C'est l'automne!

Aujourd'hui, lundi 22 septembre, l'automne a un jour d'avance! Et oui, même ici nous sommes rattrapés par la pluie! Jean, notre voisin, avait évoqué avec Thomas une histoire de "saison des pluies", joliment baptisée "gota fria". Pendant deux ou trois semaines, les températures baissent sensiblement et surtout, les précipitations redoublent, tout comme les orages à répétition. Je me souviens d'avoir regardé Tom avec des yeux ronds lorsqu'il m'a relaté ça et d'avoir plaisanté en lui disant que le voisin n'avait jamais du vivre en Lorraine, et que tout de même, s'il y avait la mousson en Espagne, ça se saurait!

Sur ce coup là, j'aurais mieux fait de me taire, car ce matin, il pleut! Ah non non non! Disparaissez vilains nuages! Moi je ne veux que du soleil, tous les jours de l'année. Le thermomètre affiche un peu moins de 25 degrés avant l'aube, ce qui autorise amplement les t-shirt, mais tout de même, cette flotte qui nous arrive du ciel, c'est pas cool! Les jours avaient bien raccourci et nous commencions notre petit déjeuner dehors à la lumière de l'éclairage de jardin, mais nous avons toujours tenu bon. Aujourd'hui il n'y a rien à faire à part capituler et déjeuner à l'intérieur!

Lorsque je le réveille, Sacha est fébrile. Faut dire qu'il a pris l'habitude de commencer à chanter avant 6 heures du matin, pour mon plus grand "bonheur". Forcément, ça me fatigue, mais lui aussi! Il a les yeux rouges et gonflés et il n'est pas dans son assiette: voilà une journée qui commence bien! Sa mauvaise humeur nous accompagne lorsque nous conduisons les filles à l'école et également quand nous rentrons à la maison. Eh oui! Avec cette pluie, pas de promenade en bord de mer :-( J'arrive rapidement à saturation vis à vis de ses caprices de diva et décide donc de m'offrir un peu de répit en allant à la zumba. Voyez-vous, c'est tout l'avantage de ce club de sport. On peut y aller quand on veut, et déposer son marmot (et son humeur de dogue avec) à Noélia. Certes, cela se paye à coup de litres de transpiration, mais ça vaut le coup!

C'est mon 1er cours de zumba depuis que je suis ici. J'ai un prof remplaçant car celle qui gère l'activité est en vacances. Néanmoins, je passe une heure divertissante. Une fois de plus, les enchaînements sont bien moins chorégraphiés que ce que j'ai pu connaître jusqu'alors. C'est vraiment axé "sport", tout en restant moins physique que le step. En même temps heureusement, sinon il aurait fallu me ramasser à la petite cuillère!

De cette journée pluvieuse, je n'ai pas davantage de choses à dire, si ce n'est qu'elle se finit comme elle à commencé: un bel orage et un dîner en intérieur!

Ce mardi, c'est officiellement l'automne mais le soleil repris le pas sur la grisaille de la veille: voilà qui est mieux! Toutefois, durant les quinze jours à venir, nous subirons les assauts de précipitations régulières mais heureusement passagères. Petit Sacha me tire prématurément du sommeil comme à l'accoutumée, mais il semble être de bonne composition. Franchement, c'est le monde à l'envers! C'est aujourd'hui qu'il aurait du être caractériel: il va à la crèche alors il en aurait fait suer d'autres que moi pour une fois!

Quand je le dépose, il me surprend agréablement. En effet, une autre maman est venue larguer son rejeton qui hurle comme un perdu dans les bras de Maria. Du coup, que faire de mon Sacha? Maria tente de poser l'abominable braillard, pour mieux le reprendre aussitôt car il a des pleurs à vous vriller les tympans, et les nerfs avec. En désespoir de cause, je pose mon petit bonhomme parterre, je lui confie doudou et sucette et quelle n'est pas ma surprise de le voir spontanément s'éloigner en me faisant signe de la main, pour vaquer à ses petites occupations de bébé. Rho! Je suis fière de mon garçon!

Le coeur léger, je prends la direction du centre ville d'Alicante, car j'ai à nouveau rendez-vous avec Bérénice pour mes ongles. C'est très embouteillé, mais peu importe, je ne suis pas pressée par le temps et j'ai un sourire jusqu'aux oreilles. En mon for intérieur, je prie pour que Bérénice soit un peu plus réveillée ce coup-ci. Parce que l'autre fois, je n'en pouvais plus de me dandiner d'une fesse à l'autre, à force de rester assise en face d'elle! Chose étonnante mais qui peut arriver environ une fois par millénaire: je ne fais pas d'erreur d'itinéraire et je trouve le parking du 1er coup! Décidément, la chance me sourit aujourd'hui!

Quand j'arrive, devinez quoi? Bérénice est là! Oui, oui, en chair et en os! Je vais voir pour jouer au Loto ou à Euromillion ou tout autre jeu de hasard, car définitivement je suis en veine! Mais en attendant, Bérénice doit s'occuper de mes mains. Je m'installe et je sens ma chance qui s'envole. Ça y est, le charme est rompu: Bérénice est aussi molle que la fois précédente! Il me reste à prendre mon mal en patience! Fidèle à sa politique "doucement le matin, pas trop vite l'après-midi", elle prend son temps: elle fait, elle défait, elle refait, elle retouche, elle utilise des produits, puis d'autres et ainsi de suite pendant deux longues heures et demie! J'ai cru disjoncter un bon million de fois! Et ça se voit, ça se lit sur mon visage car j'écume et je bouillonne d'impatience. Mais Bérénice est imperturbable! Elle est clairement hermétique à mon agitation pourtant palpable.

Au final, j'ai perdu ma matinée car le temps de retourner au parking, il est plus de midi et demie. J'avais prévu de faire un peu de lèche-vitrine, mais vu l'heure, je suis contrainte de changer mon fusil d'épaule. Pas le choix, les magasins, ce sera pour une autre fois!

Comme aujourd'hui je n'ai pas encore eu l'air d'une abrutie, je me bats pendant plusieurs minutes avec la borne de paiement du souterrain. J'essaye d'introduire ma carte bancaire dans tous les orifices, sans succès. Je l'examine sous tous les angles, y compris en mettant la tête à l'envers, des fois que j'y vois mieux ainsi! Je savoure chaque seconde de ma honte devant une dame faisant la manche, qui profite de ma malchance comme d'un spectacle burlesque. En principe, il faut que j'ai l'air con au moins une fois par jour, sinon c'est pas normal. Pour aujourd'hui c'est bon, je peux rayer ça de ma liste. Ce que je ne peux pas barrer en revanche, c'est mon repas de midi et mon estomac qui se rappelle à mon bon souvenir! 

Punaise, l'heure tourne et j'ai encore tout un tas de choses à faire, dont mes courses avant de récupérer les enfants. En plus, pas le choix, il me faudra repasser par la maison pour vider mon coffre car sinon, je ne vous explique même pas la trogne des produits frais, faisant habituellement mauvais ménage avec le soleil de plomb. Aucune autre alternative, j'opte pour un McDo vite fait. Je ne prends pas le temps de savourer mon repas au soleil, j'avale mon sandwich si rapidement que je m'étouffe presque! Pas de doute c'est la combinaison gagnante: de la bouffe grasse et hyper-calorique, engloutie façon gavage d'oie. C'est excellent pour la ligne, je vous recommande à tous cette méthode! Je me sens lourde comme une baleine et vaguement nauséeuse: finalement, c'était mieux quand j'avais faim!

Ah! Ça me fait penser que je ne vous ai pas parlé des fast-food espagnols! Ils ne sont pas, mais alors vraiment pas chers! Au Burger King par exemple, j'ai pris un menu pour moi, un menu enfant pour chaque fille plus des petites choses à picorer, le tout pour moins de 10 Euros! Au début, j'ai cru à une erreur, faut dire que mon Espagnol laisse à désirer, mais non! Au McDo, les tarifs sont un peu plus élevés, mais aucune comparaison avec la France! Et puis, il y a forcément des choses à la carte que l'on a pas chez nous, alors c'est tentant. Plus que tentant même! J'irai plus loin en disant que c'est une technique fourbe pour me rendre addict!

Un marathon et un passage au supermarché plus tard, je suis de retour à la maison. Pas le temps de traîner, il faut tout ranger et foncer en sens inverse, direction: l'école. Parfois, je me pose la question: "c'est à quel moment que je pourrai m'asseoir?", mais pas aujourd'hui, j'ai eu ma dose chez Bérénice! Et devinez quoi? Allez, essayez de trouver ce qui me met en joie? Vous ne trouvez pas? Rho, vous ne faites aucun effort!

Ce soir j'ai une... réunion!!! Ce coup-ci, c'est avec la maîtresse d'Eva. Je vais encore être speed car l'entrevue débute à 16h30, et c'est précisément l'heure à laquelle je récupère Sacha à la garderie. A l'impossible, nul n'est tenu, et pourtant... Je prépare toutes les affaires, je m'équipe d'une malle que je remplis de patience, de tolérance, de zénitude, je sens que je vais en avoir besoin! D'autant que la maîtresse d'Eva m'a bien fait comprendre que la présence de mes trois chenapans ne l'emballait pas plus que ça. Elle a fait des mains et des pieds pour que les filles puissent aller à la garderie ce soir là, elle a insisté pour faire elle-même les démarches, mais cela n'a pas abouti. J'ai promis à l'enseignante de me mettre en fond de classe pour perturber le moins possible le déroulement des opérations, j'ai déjà prévenu que j'aurais peut-être un peu de retard, j'ai tout fait dans l'épure: espérons que ça suffira!

Vite, vite, je récupère mes nenettes, elles goûtent dans la voiture et nous avons un peu d'avance pour récupérer petit monstrus numéro 3. Houlàlà! C'est quoi cette trogne? Il a sa tête des mauvais jours. Celle qui dit: "j'ai mal dormi, fichez-moi la paix et passez-moi tous mes caprices" Oups! J'en avale de travers! Miraculeusement, nous arrivons à l'heure! Juste le temps de faire une dernière prière pour que la force soit avec moi, et nous déboulons dans l'arène. Il y a quelques autres mamans, dont deux qui semblent vraiment sympa. La maîtresse met les filles au pas tout de suite, les invitant à s'installer au fond de la salle pour dessiner. On sent qu'elle ne badine pas avec la discipline!

Je peux à ce moment là vous décrire précisément mon état d'esprit. Je suis donc dans l'arène et j'attends. J'attends et la tension est à son comble. D'un côté la maîtresse qui veille au grain, de l'autre mes trois fauves, et moi, toute petite au milieu, prête à calmer le jeu, guettant celui de l'adulte ou des enfants qui bondira le premier! Mon Sacha que j'aime et que j'adore est fidèle à lui-même! Comme d'habitude, je lui ai pris des jouets qui ne l'intéressent pas. Remarquez, je suis médisante car il les prend un à un et s'en sert pour faire un raffut maximal en tapant sur le radiateur. Personnellement, je sais que tant qu'il fait ça, il ne fait pas une autre connerie bien pire, mais je vois que cela tape sur le système de tout le monde. L'obligeant à cesser, je constate que cela le contrarie et ce n'est jamais une bonne chose dans ces moments là. Il ne peut pas taper sur le radiateur? Tant pis, il va courir partout alors! Mme LINARES a laissé la porte ouverte pour faire courant d'air car il fait très chaud dans la classe. Chaque trente secondes, je dois sauter de ma chaise pour l'empêcher de se carapater, jusqu'au moment où je décide de ne plus m'asseoir du tout, il est évident que c'est peine perdue. 

La maîtresse s'agace du bruit et du remue-ménage et mon intenable marmaille. L'une des filles vient me demander quelque chose et elle la reprend du tac au tac, l'enjoignant de retourner s'asseoir. Waou! Elle est ne plaisante pas la dame!!! Je sais bien que je ne ferai pas bonne impression, mais j'assaye du mieux que je peux de limiter la casse en me montrant aussi attentive que me l'autorise ma petite fripouille. Tout à coup, un 1er portable sonne et une maman répond, puis sort de la pièce. Un moment plus tard, 2e appel pour cette même maman qui sort à nouveau. Attention, la maîtresse approche doucement mais sûrement du point de rupture. C'est à ce moment qu'un second portable se fait bruyamment entendre et qu'une autre maman décroche et discute, sans même prendre la peine de s'isoler. Oups! C'est pas bon ça!

Maîtresse Ana sort de ses gonds et il faut lui reconnaître qu'elle ne prend pas de gants pour dire ce qu'elle pense. Elle menace de mettre fin à la réunion, un point c'est tout. Elle dit qu'elle n'est là que par bonne volonté, ce qui n'est pas tout à fait exact étant donné que si nous sommes ici ce soir, c'est bel et bien parce qu'elle nous a refusé à la réunion du jeudi précédent, pour X ou Y raison. Là c'est sûr, il va falloir qu'on se tienne à carreau, Sacha inclus! Il y avait fort à parier qu'il ne l'entende pas de cette oreille, et choisit donc ce moment pour faire caca! Oui, encore! Quand je vous dis que c'est systématique! Il va voir tout le monde, répandant dans son sillage une odeur pestilentielle. Ça ne peut plus durer, il faut que je le change. Discrètement, je fouille dans mon sac et bien sûr... pas de couche! Rho! Zut de zut! J'ai TOUJOURS une couche avec moi, sauf là, tout de suite, juste parce que j'en ai un urgent besoin!!! Je me souhaite aux mille diables, mais ne peux rien faire d'autre que d'attendre d'être de retour à la maison. Et en attendant? Eh bien les gens se boucheront le nez!!!

Quand enfin la réunion se termine, je dois reconnaître que c'était intéressant. Pour une fois, j'ai appris des choses, et j'ai découvert une enseignante certes un peu pète-sec, mais ayant à coeur de mener divers projets pour rendre le travail ludique et intéressant pour les enfants. En partant, je vais m'excuser pour le dérangement occasionné par mes zouzous. Avec un grand sourire, elle me répond que ce n'est pas grave. Dans ma tête, je me dis "Ouf!", mais elle finit sa phrase pas un laconique: "je prendrai un cachet pour la tête en rentrant!". Aïe! Ça me fait l'effet d'une claque! C'est qu'elle est cinglante la garce! C'est bon, j'ai plus de questions, je peux y aller maintenant!

En rentrant, je suis vannée et bienheureuse que la journée se termine. Les enfants aussi sont soulagés de retrouver leur liberté de mouvement et la possibilité de s'exprimer plus ou moins bruyamment. Je crois que c'en est fini des rencontres avec les enseignants jusqu'à l'année prochaine: je rends grâce au Seigneur pour cette bonne nouvelle :-)