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L'aventure à l'espagnole...
24 octobre 2014

Fin de semaine avec Didier, Isabelle et Thibaut...

Jeudi, jour de garderie pour Sacha. Il faut se lever comme pour un jour d'école, car pour notre Sachou, pas de vacances. Sa garderie se calque sur le modèle espagnol, et pour les enfants ici, pas de congés de Toussaint, c'est école jusqu'à Noël. Dans le fond, ce n'est peut-être pas un mal, car quinze jours de coupure pour mon petit bonhomme, ça ferait long et il n'est pas à exclure que la reprise serait difficile. En plus, ils ont un programme qui inclut tout un tas d'activités sur le thème d'Halloween, et je trouve ça très sympa. Pour 8h30, il est à la crèche, de bonne humeur.

Du coup, chacun en profite pour faire ses devoirs. Jeanne s'entraîne encore et toujours à lire. Souvent pas de gaieté de coeur, mais ce n'est qu'à force de persévérance que ses efforts la conduiront à maîtriser la chose. Eva a quant à elle beaucoup de boulot. Sa maîtresse n'a pas lésiné sur la quantité de travail à la maison à faire pendant ces vacances. Au programme, des exercices de Maths, de Français, des leçons et des chansons à apprendre, sans parler des recherches à mettre en commun avec son amie Léa en vue d'un futur exposé sur la France. De mon côté, j'ai un recueil de textes à lire et à commenter en Espagnol. Lorsque Ascension nous avait parlé de lecture, je m'attendais à un ouvrage basique, de ceux que Jeanne lit en CP. J'avais tout envisagé, mais pas des textes sur les divers sentiments, de l'angoisse à la peur en passant par le bonheur, l'allégresse et le désespoir. Punaise, c'est difficile. En Français déjà, la différence est parfois ténue entre toutes ces émotions. Les questions sont alambiquées, mais je n'ai guère le choix que d'y répondre, car il semble que cela compte pour l'obtension de mon niveau A1.

Didier, Isabelle et Thibaut profitent de ce que nous soyons tous occupés pour s'offrir une escapade en ville. Thibaut souhaite faire un brin de shopping, afin de gâter sa dulcinée restée en France, faute de vacances. Ils ont raison, de toute façon, les magasins, ça ne branche pas trop les enfants.

En fin de matinée, j'ai juste le temps de préparer des pizzas pour tout ce petit monde, et de foncer à l'université. Je pensais que cela me barberait de devoir aller en cours alors que ma famille profite des vacances, mais non. Je suis toujours aussi ravie de retrouver les bancs de la fac, mes compagnons de galère et ma prof un peu à l'ouest.

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Tout mon petit monde en profite pour partir découvrir la Serra Grossa avec Thomas, le meilleur des guides. Les filles sont toujours très enthousiastes de faire découvrir leur univers à nos invités, et cette promenade, elles la connaissent et elles l'adorent. Cavaler dans les rochers, crapahuter dans la caillasse, c'est leur truc. Et la vue sur la mer en arrivant en haut est un panorama qui ne cesse de les émerveiller.

Lorsque j'arrive à la maison, tout est silencieux: ils ne sont pas encore de retour. Je vais en profiter pour potasser encore un peu mon Espagnol, et surtout pour finaliser ma liste d'idées de cadeaux pour les gamins. Rapidement, je dois tout laisser en plan pour aller récupérer mon Sacha. Je suis toujours si heureuse à l'idée de retrouver mon tout petit garçon. Il est tout sourire quand il me voit débarquer le soir. Et il est si beau dans sa blouse de grand garçon! 

Par ailleurs, j'ai eu le grand plaisir aujourd'hui de parler avec mon amie Laetitia. Je l'ai trop rarement au téléphone, la faute à un emploi du temps contraignant, autant de son côté que du mien. Nous pensons souvent l'une à l'autre, nous communiquons quelquefois par texto, mais rien n'est comparable à une conversation avec elle. Rien d'extraordinaire, juste des échanges sur nos quotidiens respectifs, les bonnes et les moins bonnes nouvelles, les progrets de nos gamins, mais elle est toujours d'une extraordinaire joie de vivre qu'elle communique à quiconque la côtoie. Je l'ai rencontrée aux cours de préparation à l'accouchement lorsque j'étais enceinte d'Eva. J'ai l'impression que c'était dans une autre vie! Nous n'avons que peu de temps vécu à proximité l'une de l'autre car rapidement, nous avons déménagé. Pour autant, il s'est noué une relation d'amitié qui m'est chère et qui ne s'est jamais délitée au fil des années. Cela l'a conduite récemment à devenir marraine de notre Sacha, c'est dire l'importance qu'elle revêt à mes yeux et à ceux de ma famille. J'ai une grande affection pour sa fille que j'ai vue à la maternité alors qu'elle était encore toute fripée, à peine sortie du ventre de maman. Elle a poussé son premier cri pile 20 jours avant mon Eva et a eu son premier sourire le jour de la naissance de ma fille aînée. Avec Laetitia, nous avons partagé les hauts, les bas, et même les vraiment très bas: les déboires conjugaux, les colères professionnelles face à une armée qui nous prend parfois pour des pantins, les déceptions amicales, la maladie, bref, tout. Donc voilà, aujourd'hui j'ai pu parler à mon  amie, et ça m'a fait du bien. Au passage, merci à elle d'être là, tout simplement.

Notre fin de journée fut consacrée à des jeux avec les enfants, à des conversations sur tout et n'importe quel sujet. Parfois, inutile d'en faire des tonnes, la joie d'être ensemble suffit.

Vendredi, le réveil est rude: j'ai passé une nuit calamiteuse! Je ne me souviens jamais de mes rêves et il est extrêmement rare que je fasse des cauchemars, mais celui-ci était bien gratiné! Ma si douce et gentille Eva y avait installé deux grands congélateurs dans sa chambre. Une chambre belle et lumineuse. J'ai d'abord cru qu'elle envisageait d'y stocker des glaces à l'attention des ses amis que nous attendions pour son anniversaire. Mais en ouvrant les deux grands coffres réfrigérants, j'ai cru tomber raide en tombant nez à nez avec tout un puzzle humain, de membres déchiquetés et sanguinolents. Je l'avais alors interrogée et sa réponse m'avait clouée au mur: elle avait tout simplement mis en pièces des gens malades. J'ai été prise de panique que l'on m'enlève ma toute petite fille pour la faire croupir dans une horrible geôle. J'ai cherché tous les moyens pour faire disparaître l'affreux carnage, tout en étant anéantie que ma petite fille si angélique ait pu devenir si cruelle et impitoyable. Dans un second temps, j'ai usé de tous les stratagèmes pour tenir Thomas à distance de ce massacre, de peur qu'il soit moins indulgent et qu'il dénonce ma petite princesse. Bou! Quelle horrible rêve! Et vous savez tous combien il est difficile de reprendre pied avec la réalité quand on émerge rêve tourmenté.

Après ça, retrouver le sommeil ne fut pas chose aisée! Et à peine y étais-je parvenue que mon Sacha s'est mis à chanter dans l'interphone. Mon Iphone m'apprendra qu'il est... 5 heures du matin! Punaise, la journée va être longue! D'autant plus longue que ce matin, nous avons rdv à 9h au Centre des Expatriés, toujours rapport à notre carte de N.I.E.! Nous partons très en retard et la circulation est chargée. J'envisage un moment de jeter Tom devant le bâtiment avant d'aller chercher une place, mais par chance, la situation tourne à notre avantage et nous arrivons pile poil. Pas d'avance, pas de retard non plus! Miracle!

Sans surprise, nous retrouvons le vilain-méchant-policier-pas-gentil, qui arbore toujours aussi fièrement sa gueule d'abruti. Tout notre dossier est en règle, les photocopies, les originaux, les photos d'identité, etc., etc., etc. Par mesure de précaution, Thomas lui dégaine sa carte militaire espagnole et instantanément, le monsieur change de ton. D'un coup, il devient aimable, va même jusqu'à plaisanter et cherche à nous simplifier la tâche. Quel naze ce mec! Vite fait, bien fait, nous ressortons avec nos formulaires et ceux pour les enfants. Nous ne pouvons passer outre un passage à la banque pour l'équivalent des timbres fiscaux, mais à l'inverse de cet été, nous savons exactement où nous rendre et surtout, nous y allons en voiture! Ceci fait, nous passons remettre nos dossiers au policier-tête-de-noeud, et nous rentrons à la maison.

Les enfants sont restés avec papy et mamie et en ont profité l'une pour lire avec son grand-père, et l'autre pour continuer son puzzle avec son tonton. Petit bonhomme a accaparé sa grand-mère qui a de bonne grâce joué avec lui. En fin de matinée, j'ai pris le relais avec mon Eva et nous avons planché ensemble sur la fin de ses devoirs. 

En récompense, ce midi, c'est déjeuner en ville. En effet, il est impensable de séjourner en Espagne sans goûter aux tapas qui font la renommée culinaire du pays. En outre, ce sera l'occasion de faire découvrir à ma belle-famille le coeur de la ville, qui dévoile son charme au fil des étroites ruelles et des bâtiments chargés d'histoire. Il faut au moins ça pour se réconcilier avec la ville, car si l'on s'en tient aux buildings immondes du bord de mer, on en prendrait ses jambes à son cou! Nous optons pour une valeur sûre, car Tom et moi gardons un excellent souvenir de notre déjeuner-presque-en-amoureux du jour de la rentrée. 

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Nous goûtons à tout, nous partageons les assiettes entre tous les convives, c'est un principe que j'adore. Les filles se régalent et les adultes sont conquis. Sacha réclame sans cesse du jambon: c'est son coup de coeur ici! Nous passons un excellent moment et même petit Sacha est à peu près sage. Il cavale de droite et de gauche, revient toutes les quelques minutes à table pour picorer et nous gratifie comme à son habitude d'un énorme caca!

Néanmoins, nous rentrons prématurément à la maison. Les parents de Tom et son frère choisissent de prolonger leur balade en ville, mais de mon côté, je suis inquiète. Ce matin, Tom est venu me montrer "la grosse dent qui pousse dans la bouche de Sacha". Sauf que ce n'est pas une dent! C'est une excroissance blanche et molle, comme infectée: je redoute un abcès dentaire. Et si un germe avait contaminé une plaie survenue à la suite d'une dent qui aurait percé la gencive? Il n'y a pas à tortiller, le petit homme doit voir un médecin. Comme de bien entendu, au Centro de Salud, personne ne répond. J'envoie Tom de force vérifier sur place ce qu'il en est. Ce sera le rdv médical le plus rapide de l'histoire!!! La docteur ouvre la bouche de Sacha sans ménagement. Le petit hurle puis cesse dès que la médecin le relâche. Verdict: c'est un peu comme une ampoule, la gencive qui fait une cloque, remplie de lymphe et de sang. Ce n'est pas ragoûtant, mais pas inquiétant non plus. Cela disparaîtra spontanément quand la dent poussera... Bon, attendons dans ce cas...

En fin d'après-midi, Tom a rdv au garage pour sa batterie qui a définitivement rendu l'âme. En effet, il n'est pas envisageable de sortir les câbles et de la recharger à chaque fois qu'il doit utiliser son véhicule! Tous ces tracas qui s'accumulent me tapent sur le système, mais il n'y a rien à faire à part gérer les soucis au fur et à mesure qu'ils sortent du chapeau! Didier accompagne son fils chez Feu Vert tandis qu'Isabelle, Thibaut et les enfants décident de descendre à pied à la plage.

Au garage, ça s'éternise et ce n'est jamais bon signe. Les mécanos ont identifié une pièce qui ne va, soit disant, pas tarder à lâcher. Ils saisissent tout naturellement cette occasion pour proposer un devis à Tom qui n'est pas convaincu. Sur le retour, mon petit mari doit s'arrêter chez la véto, afin de renouveler notre stock de seringues pour Tiah-l'affreux-chat-diabétique! Et là, c'est le drame! A peine quelques kilomètres après la sortie du garage, la Golf déraille! Tom est furibond! Quand il rentre à la maison, il est hors de lui, persuadé que les escrocs lui ont trafiqué sa voiture. C'est vrai que c'est une coïncidence bien étrange, mais comme je suis habituée à n'avoir pas de bol, je ne suis pas surprise outre mesure! Si un jour les catastrophes s'arrêtent, je pense que je vivrai dans l'angoisse perpétuelle que le toit me tombe sur la tête, à charge de revanche pour m'avoir laissé un temps de répit trop long!

Et ce soir, la malchance qui est mon lot quotidien vient également frapper les malheureux parents de Thomas! En rentrant du garage, Didier a la très désagréable surprise de trouver sa voiture emboutie devant notre porte, et sa plaque d'immatriculation pendouillante! Oups! J'espère que ça ne les refroidira pas trop pour revenir nous voir!

Fatigués de nos émotions respectives, tout le monde rejoint son lit tôt: il faut recharger nos batteries pour demain...

 

 

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