Ca ne s'arrête donc jamais?

Aïe, aïe, aïe! Voilà un mercredi qui commence mal avec mon Iphone qui me joue des tours. Hier soir, comme chaque soir avant de dormir, je programme mon réveil sur mon téléphone. Et ce matin, sans préavis, voilà qu'il décide de faire grève: sympa d'avoir prévenu!!! Après analyse de la situation, le réveil s'est déclenché mais n'a émis aucun son, aucune petite musique, aucun bip, rien du tout, nada! Alors comment je fais pour me réveiller moi? Eh bien c'est simple: je ne me réveille pas! Ou plutôt, je me réveille avec 20 minutes de retard! Encore une chance que mon horloge interne ne soit pas trop mal réglée! C'est quand même un comble que Sacha n'ait pas commencé sa sérénade habituelle, justement aujourd'hui! Vous ai-je déjà parlé de l'organisation quasi-militaire de mes matins? Il n'y a aucune place pour l'improvisation, chaque minute compte. Alors là, quand on m'en enlève 20 d'un coup d'un seul, c'est le drame. En plus, ce n'est pas comme si Maîtresse Ana n'avait pas lourdement insisté hier sur l'importance de la ponctualité des élèves! C'est la course folle! Je descends à moitié habillée, je secoue les enfants sans ménagement, je fais un petit dej' vite fait bien fait, je maudis Tiah et son injection d'insuline, je remonte finir de me préparer tout en enfonçant ma tartine complète dans ma bouche! Même pas le temps pour un café! A l'issue de ce sprint effréné, nous partons tout de même à l'heure à l'école! Une fois les filles déposées, la pression retombe et je suis submergée par une vague de fatigue. Comme si j'allais m'endormir, là, tout de suite, sur le parking! 

Quand je retrouve enfin mes esprits, je vois mon Sacha qui me regarde depuis son siège-auto à l'arrière. Il doit bien se demander le pourquoi de ce remue-ménage matinal. Je me dis qu'une promenade au bord de l'eau nous fera à tout deux le plus grand bien, et nous descendons vers la plage. Comme de bien entendu, alors que nous sommes très loin de la voiture, l'orage se met à gronder. Heureusement, je suis une maman très prévoyante. J'ai toujours avec moi plusieurs parapluies ainsi que l'habillage pluie de la poussette. Eh oui! Avoir vécu en Lorraine, ça ne s'improvise pas. Je suis parée à affronter la pluie, à un petit détail près: tous mes équipements sont... dans le coffre du Captiva! Erreur, erreur! Ni une, ni deux, je bascule la poussette en mode "jogging" ou "roller" ou je ne sais pas quoi, et nous mettons le turbo pour rentrer. Bon, je ne vais pas jusqu'à courir, faut pas exagérer, je ne suis pas encore totalement remise de mes émotions du réveil. Nous échappons de peu aux gouttes et rentrons à la maison nous mettre au sec. L'orage passé, le beau temps reprend ses droits pour le reste de la journée.

Je consacre ma matinée à jouer avec mon tout petit. Je suis toujours étonnée de sa curiosité, de sa dextérité et plus encore. Oui, c'est mon objectivité de maman qui parle! Avant d'aller chercher les filles, j'entends au loin dans ma grande maison, un très gros "boum". Je ne m'inquiète pas plus que ça, je me dis que c'est mon meilleur ami l'aspirateur qui a du se casser la figure. Mais en rentrant, Jeanne pousse des hauts cris en entrant dans sa chambre. Je la rejoins à toutes pattes et suis effarée de découvrir son étagère gisant sur le sol. En y regardant de plus près, je réalise que c'est une cheville qui s'est cassée net dans le mur. Je ne pensais pas cela possible, et pourtant. Bilan des opérations: plus de peur que de mal. L'étagère pourra être réparée par les bons soins de mon super-mari-bricoleur, tout comme le cadre qui a trinqué dans la bataille. Le sol déplore quelques égratignures supplémentaires, mais étant donné son état, il n'y a pas mort d'homme! Le plateau de la commode a lui aussi souffert de l'impact, mais rien de bien catastrophique.

Notre jeudi aussi connaît un petit déjeuner contrarié. Comme chaque matin, je prépare le chocolat chaud des filles. Je passe au micro-onde 1 minute et 20 secondes très précisément et quand l'appareil sonne, j'y découvre un truc pas clair. Dans la tasse de Jeanne qui contient la fin de la bouteille débutée la veille, aucun soucis. En revanche, la tasse d'Eva contient un truc mousseux avec un liquide qui ressemble à de l'eau, envahi de petits agglomérats douteux. Ouh! La nouvelle bouteille de lait doit avoir quelque chose qui cloche. En la vidant dans l'évier, ça se confirme: le lait est épais et visqueux: beurk! Venant de débuter un pack, il me reste 5 bouteilles. Deuxième tentative avec une autre brique et... même résultat! Punaise, pourquoi tout va toujours de traviole quand je n'ai pas le temps? Troisième bouteille, troisième tentative, troisième fiasco. Et pareil avec la quatrième. Super, c'est tout le pack qui doit être vérolé et ma grande poulette devra donc se passer de lait ce matin. Elle tire la tronche la minette, mais c'est indépendant de ma volonté!

J'accompagne les filles à l'école, je confie mon Sachou aux bons soins de Maria et retourne au Lycée Français, car ce matin, c'est la mise sous plis du "matériel de vote" pour les élections de parents d'élèves. Rien de vraiment passionnant, mais si je peux y faire quelques connaissances, ce sera toujours ça de pris. J'ai préparé mon plus beau stylo car il ne va pas falloir chômer! En arrivant, la présidente de l'APA-APE m'accueille toute sourire. Ah! C'est une bonne surprise de la voir se départir de son habituel air sérieux. La deuxième surprise, c'est que je n'aurai pas besoin de recourir aux services de mon beau stylo car tout est prévu, et notamment des étiquettes collantes avec le nom des élèves, leur classe, le nom du parent devant voter, etc. Avec le recul, ce n'est pas idiot si on tient compte du fait qu'il y a 1700 enveloppes à faire! 

Une fois n'est pas coutume, l'organisation espagnole frappe à nouveau car rien n'est prêt. Les bulletins de vote ne sont pas imprimés, pas plus que les étiquettes à coller! Super! Et du coup, nous on est là pour quoi au juste? C'est décidé, on va aller boire un café. Justement ça tombe bien, car sans lait, je ne peux pas avaler ma tasse quotidienne, donc ce matin comme hier, j'ai été privée de ma dose de caféine matinale. Nouveau changement de programme, la cafétéria est fermée. Pourquoi? Ça, nous ne le saurons pas, c'est comme ça, et puis c'est tout. Au bout d'un temps certain, le matériel manquant nous parvient et nous pouvons enfin nous mettre à l'ouvrage. C'est un travail long et fastidieux, mais il faut bien le faire. Je poursuis méticuleusement jusqu'à 11h30, heure à laquelle je dois prendre congé. Cette matinée m'aura néanmoins apporté un élément positif en la personne de Catherine qui deviendra une copine.

A midi, j'ai un rendez-vous. Non, pas un rendez-vous galant je vous rassure, mais aujourd'hui, je vais enfin rencontrer Myriam. Je vous ai déjà parlé de Myriam. J'ai pris contact avec elle fin août par l'intermédiaire du forum d'expatriés. Depuis, nous correspondons quasi-quotidiennement par mail. Elle est adorable. C'est une alsacienne qui a émigré en Allemagne pour rejoindre son mari allemand. Ses enfants sont nés en Allemagne et à présent, les voici à Alicante. Ils sont arrivés en juin et Myriam est comme moi, pas très au point en Espagnol! Du coup, nous partageons nos impressions et ça fait vraiment du bien. Je suis très excitée de mettre enfin un visage sur les écrits. Et je ne serai pas déçue: c'est réellement une fille adorable et le courant est bien passé. Nous avons opté pour une balade dans un coin d'El Campello que je ne connaissais pas et nous nous sommes offert un jus de fruit, dégusté avec vue sur la mer. A force de bavardage, l'heure a tourné et quand je repars, je réalise que je n'ai pas mangé et que je n'ai pas le temps de rentrer à la maison. Bon, ben ce sera Burger King pour changer du McDo! A ce rythme, j'aurai pris 100 kilos avant la fin de l'année!!! J'achète de quoi grignoter dans la voiture, et aussi un goûter pour les filles qui sont toujours affamées à la sortie de l'école. 

Justement, dans la cour, je retrouve Alexandra et Nora, les mamans rencontrées à la réunion de la veille. Elles sont très sympa, souriantes et Nora est comme moi, elle débarque tout juste avec aucun bagage en Espagnol. Cette journée est définitivement propice aux amitiés naissantes et je ne vais pas m'en plaindre!

Le vendredi matin, nous retrouvons notre train-train habituel. Aucun soucis de réveil et pas de lait bizarroïde risquant de nous empoisonner! J'ai été acheter un nouveau pack hier au SuperCor, à trois minutes de chez moi. D'ailleurs, je ne vous ai pas dit, mais j'y ai trouvé des Kinder Maxi! Je sais, pour vous ça doit sembler un peu débile, mais je n'en ai trouvé nulle part ailleurs et comme j'adore ça, c'était une vraie aubaine!!! 

Donc petit déj', balade quotidienne sur la plage avec bébé et journée tranquille: on ne change pas une équipe qui gagne. Tom m'appelle dans l'après-midi, m'annonçant qu'il rentrera sans doute plus tôt car les vitres de sa voiture ont rendu l'âme en position "ouverture maximale", et comme les précipitations sont abondantes en ce moment, on ne peut pas dire que ce soit l'idée du siècle. Il dégote un garagiste qui bidouille un truc vite fait "pour que ça tienne" jusqu'à ce qu'il reçoive les pièces nécessaires aux réparations. 

La sérénité de cette journée, c'est le calme avant la tempête du soir! En effet, aujourd'hui, je teste le body-jump! Ne faites pas cette tête là, je vais vous expliquer ce que c'est! Il s'agit en fait de prendre un petit trampoline, et de faire des mouvements dessus pendant une heure. Comme ça, ça a l'air rigolo et pas méchant pour deux sous. Je vais sauter comme les gosses, ça va être super. Je déchante un peu en voyant Alex dans la salle! Oulà! Pourquoi il est là lui? Il ne se borne pas à dispenser ses "cours de step pour personnes déjantées et mentalement dérangées"? J'avoue, je panique un peu. Je m'installe bien au fond de la salle, et du côté de la porte, si toutefois j'étais amenée à prendre mes jambes à mon cou en cours de route! On est jamais trop prudent, c'est moi qui vous le dit!

Le cours commence. Oulà! Ça fait bizarre! Il n'est pas à exclure que je m'étalle de tout mon long devant tout le monde. Lors des premières minutes, c'est très déstabilisant. Puis on oublie ses problèmes d'équilibre pour se consacrer à un nouveau soucis: la nécessité absolue de rester gainée en permanence. Impossible de relâcher ses ados, au risque de chuter. Mon Dieu que ça fait mal! Alex est déchaîné une fois de plus, il bondit et bondit encore, levant ses genoux jusqu'à la poitrine. Merde! Si je fais ça je vais me tuer!!! Tant pis, j'essaye quand même. Au pire, je me ratatinerai sur le sol, tout le monde rigolera, mais j'ai l'habitude. Je réussis à me maintenir de justesse sur mon trampoline, je ne ménage pas mes efforts. Non content de m'avoir fait suer sang et eau, nous devons également faire des abdos, oui, encore! Et puis aussi des pompes tant qu'à y être. Je sors de là toute pantelante et la sensation du sol sous mes pieds ne m'est d'aucune aide. Mais attention, je ne me décourage pas: je reviendrai la semaine prochaine :-)