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L'aventure à l'espagnole...
21 septembre 2014

Les réveils matinaux!

C'est le week-end et Tom est rentré en fin de soirée. Je suis heureuse de son retour et comme il est inutile de mettre le réveil pour le lendemain, nous prenons le temps de nous retrouver, de discuter et de refaire le monde. Le coucher est tardif et je prie pour que les enfants fassent grasse mat'. Je ne me fais pas trop de soucis pour les filles, car leurs semaines ne sont pas de tout repos, et elles ne font jamais d'histoires pour aller se coucher. Le matin, c'est toujours moi qui les tire d'un profond sommeil, mais pas le samedi: le samedi, on peut tous dormir!

A 6 heures du matin, au moment où je m'y attends le moins, un bruit m'arrache à mon sommeil: c'est l'écoute-bébé! Oui, encore lui! Décidément, je vais le jeter par la fenêtre ce truc là! Je tends maladroitement la main vers le réveil... oh non! il est encore plus tôt que la semaine! J'aime mon fils. Je l'adore même. J'ai pour lui une tendresse et un amour infinis, mais là, je songe juste à lui sectionner les cordes vocales. Il devrait le savoir que je ne suis pas du matin. Et c'est toujours les week-end qu'il choisit pour nous imposer ses faux plans à deux sous! Il nous punit sans doute de quelque chose, mais de quoi? Ne suis-je pas une maman suffisamment aimante et disponible? Ou alors il est démoniaque! Oui, ça doit être ça, c'est mon petit amour démoniaque! 

Dans un premier temps, Tom et moi feignons d'un commun accord d'ignorer les gémissements qui s'échappent de l'appareil. C'est fou comme on peu se raccrocher à une lueur d'espoir, aussi illusoire soit-elle, que peut-être bébé va se rendormir. Dans le même genre, il y a aussi le fait de se mettre la tête sous l'oreiller en appuyant très fort dessus, comme si ça allait empêcher les jérémiades de parvenir jusqu' à nos oreilles. Les minutes passent... et le son s'amplifie. Bon, il va falloir se lever. Tom, en mari attentionné voyant sa femme "d'une humeur de dogue laissant envisager le pire pour le reste de la journée", se propose d'aller chercher le Fils. En théorie, j'aurais du répondre: "Mais non Tom, laisse, je vais y aller!". Un peu comme quand on est deux et qu'il reste deux morceaux: la politesse veut que celui qui se sert en premier soit le dindon de la farce et prenne le plus petit. Sauf que là, je bondis sur l'occasion. J'émets un genre de grognement pour marquer mon approbation et Thomas se lève. Je n'ai aucun mal à me rendormir, pour émerger à nouveau deux heures plus tard: ah! voilà qui est mieux!

Du coup, vous pensez bien que je suis de bonne humeur. Et c'est de bonne grâce que que m'attelle aux devoirs avec les filles. Les agendas regorgent de travail à faire, il s'agit de ne pas traîner. Jeanne a sa 1ère poésie à apprendre et c'est l'occasion d'un petit moment de nostalgie. Sa toute première poésie de CP est la même que celle de son aînée trois ans plus tôt: Le Cartable rêveur de Carl Norac. Ce poème m'avait donné du fil à retordre avec Eva et pourtant, il est si doux et si imagé. Avec Jeanne, c'est tout l'inverse: elle a déjà du l'apprendre en classe car elle me le débite d'une seule traite! Ah bon! Ben... tant mieux! N'ayant pas à nous consacrer à la mémorisation, nous concentrons nos efforts sur le débit et le ton. Rapidement, c'est parfait. 

La lecture nous cause davantage de soucis. Par moment, Jeanne est lasse de répéter sans cesse les mêmes choses. Je vois bien que c'est un apprentissage difficile pour elle. Avec Eva, tout semblait couler de source, alors je suis un peu démunie. Souvent, elle finit pas "s'emêler les crayons", par confondre les sons, et quand sa lèvre tremble et que ses yeux se remplissent de larmes, je sais que nous avons dépassé le point de non-retour et que plus rien de bon n'en sortira si l'on poursuit le travail. Quant à Eva, sa bête noire, c'est l'Anglais! Le reste des devoirs est vite fait, bien fait, mais le vocabulaire d'Anglais peine à être assimilé. Alors on lit, on relit, on s'entraîne "avec l'accent". Mais ça se mélange avec l'Espagnol et elle me sert un gloubi-boulga qui me reste sur l'estomac.

L'après-midi, je les laisse tranquille: point de travail, seulement des jeux! Jusqu'à l'heure du poney. Les jours raccourcissent à vue d'oeil, mais la reprise est toujours à 19h30. Et comme en plus ça commence systématiquement en retard, je vous laisse imaginer l'heure tardive de notre retour à la maison. Vous parlez d'un samedi soir! Les filles au poney, moi debout à tenter de distinguer leurs silhouettes dans la nuit, Tom tout seul à la maison, et Sacha qui va se coucher sans même recevoir un bisou de maman! Et puis ça ne va pas faciliter notre vie sociale non plus! Vous nous imaginez dire aux gens: "Ne vous inquiétez pas, nous on arrivera vers 22 heures!"?

La leçon me déçoit. Hormis la ponctualité qui laisse à désirer, la prof est distraite et souvent absente de la carrière. Rapidement, il fait noir comme dans un four, alors allez faire cours dans pareilles conditions! Et la cerise sur le gâteau, c'est que des pétards éclatent sans cesse, effrayant à chaque fois les chevaux qui font des embardées et menacent de s'emballer pour de bon. Je ne vous ai jamais parlé de la passion des Espagnols pour les pétards? Cela nous a surpris lors de notre arrivée, car chaque soir, nous entendions pétarader et des feux d'artifice illuminaient quotidiennement le ciel. Nous avons d'abord cru à des fêtes communales, mais rien du tout! Ce sont des particuliers qui se font leur petit truc privé! Dans l'absolu, c'est sympa, mais ce n'est pas vraiment du goût des poneys. Liz (la prof des filles) sature: elle propose d'arrêter la leçon et de rajouter 1/4 d'heure au cours de samedi prochain. Enfin, mes prières portent leurs fruits car elle suggère également d'avancer la reprise d'une heure. Voilà qui n'est pas pour me déplaire!

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Sacha était très fatigué aujourd'hui, on se demande pourquoi! Peut-être parce qu'il était réveillé avant même les poules de notre voisin! Du coup, demain matin, ça va être royal: il va dormir jusqu'à au moins... 5h30! Là, j'hallucine! 5h30? Mais bientôt nous n'aurons même plus besoin d'aller au lit! Il nous suffira de prendre un bon bouquin vers minuit et d'attendre que son auguste petite personne sonne la clairon! Définitivement, ça ne va pas être possible!

Je sais que je vais encore passer pour une mère marâtre, mais là, comme ça, au milieu de la nuit, je me dis qu'il ne va pas tarder à aller beugler au sous-sol, ou dans le garage, ou dans la voiture, ou même dehors! Oh non! Encore mieux! Chez les voisins!!! On ne devrait avoir aucun mal à le refourguer à quelqu'un, il est si mignon avec sa bouille à croquer. Et quand les gens s'apercevront qu'ils se sont engagés un peu vite, et bien ce sera trop tard: ni repris, ni échangé! Comme la veille, on patiente, on prie, on s'enfouit la tête au plus profond du lit à en faire des trous dans le matelas! Rien à faire, le bougre de petit bonhomme ne se rendort pas!

La tentation est grande de couper le son de l'écoute bébé! Ce serait si simple d'appuyer juste sur le petit bouton! Ainsi, monsieur Sacha pourrait brailler à loisir pendant que nous dormirions tout notre saoul. Et quand Eva viendrait se plaindre du vacarme, on lui dirait de retourner se coucher en se bouchant les oreilles! Rho, la bonne idée! C'est à ce moment là que ma conscience maternelle vient tout foutre en l'air. Elle déboule comme un chien dans un jeu de quilles, me soufflant insidieusement que ce n'est vraiment, mais alors vraiment pas sympa, vraiment pas responsable, vraiment très égoïste et j'en passe! Et le pire du pire, c'est que c'est à moi de me lever! Eh oui! Tom s'y est collé hier alors je ne vois pas comment lui présenter la chose pour qu'il se dévoue encore! C'est sûr, il le savait hier quand il s'est proposé et entre les deux maux, il a choisi le moindre! Grrr! 

Assez tergiversé, le Fils hurle à pleins poumons, il faut que je me presse avant que toute la maisonnée n'émerge! En entrant dans sa chambre, mon tout petit homme me regarde et il sourit. Mais comment il fait ça? J'ai envie de le suspendre par les pieds comme un jambon, et la seconde d'après, mon coeur de maman frétille à l'idée de le prendre, de le serrer et de le couvrir de bisous! Je suis si faible devant ce tout petit garçon que j'aime tant et tant...

Il faut reconnaître que se lever au petit matin a un avantage, c'est qu'on a le temps de faire un max de trucs, dans un calme relatif. Sacha est sage, il joue sans bruit et gazouille gaiement. J'en profite pour faire des crêpes, le repas de midi, puis le repas du soir, faire deux lessives et étendre le contenu du lave-linge. Ceci fait, tout le monde dort encore! Si j'étais vache, j'ouvrirais les portes et je mettrais la musique à fond. Au lieu de ça, je décide de patienter et de jouer avec mon tout petit.

Enfin, ma famille émerge du brouillard! Au petit déjeuner, ce sera pains au chocolat faits maison: cela m'apporte le réconfort dont j'ai besoin pour ne pas me ruer sous ma couette. Vous pensez bien qu'avec cette bonne et longue nuit, tout le monde est en forme sauf moi, mais je compte pour du beurre :-) 

Les filles nous réclament une balade familiale en vélo depuis quelques temps déjà. Nous n'avons jamais pu accéder à leur demande, la faute à des températures trop élevées pour rouler en plein soleil. Or, en cette fin d'été, la météo est idéale et il est temps d'en profiter. J'essaye du mieux que je peux de faire abstraction du fait que je suis fatiguée, que les dénivelés ne sont pas négligeables autour de la maison et que j'ai encore tous les muscles ratatinés par mes séances de sport à répétition. A dire vrai, je suis très heureuse de cette petite sortie. Ce sera une opportunité de découvrir de nouveaux coins à proximité de chez nous, et d'aller saluer la mer. Thomas nous concocte un itinéraire accessible et agréable. La circulation du dimanche matin est réduite, diminuant ainsi les risques pour les enfants. Sacha prend place derrière son papa, et c'est parti!

Au final, ce sera près de deux heures de balade à travers la ville, ses petits parcs et îlots de verdure et en bord de plage. Tout est calme, et c'est si reposant qu'on en oublierait presque qu'il faut pédaler. Au retour, ça grimpe, mais bien moins que ce que je redoutais: bientôt je pourrai rivaliser avec Alex car je tiens une forme d'athlète ;-) 

Piscine, repas, sieste, goûter de crêpes et la journée se termine avec notre désormais traditionnelle virée à la plage. Nous sommes fin septembre et les températures sont encore estivales. La Méditerranée ne refroidit pas et le plaisir de se baigner reste intact. Dire que certaines années à Barisey, nous étions déjà bien au chaud dans nos manteaux ou au coin du feu! Cette pensée suffit à me faire oublier le réveil matinal pour profiter de l'instant...

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  • Par ce blog, nous espérons partager avec tous les étapes, les surprises, les découvertes mais également notre quotidien et aussi sans doute les "coups de moins bien" qui jalonneront cette parenthèse espagnole de 3 ans...
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