Vacances, vacances...

Mardi: journée sans Sacha! C'est les vacances, mais pas pour le petit bonhomme, qui va retrouver ses copains à la crèche Lumière pour bosser dur sur le thème d'Halloween. Au programme, jeux, peinture de citrouilles, etc... Cela implique qu'il n'y aura pas de grasse mat' pour moi car il doit y être pour 8h30. Je m'octroie quelques minutes de sommeil supplémentaires par rapport à un jour d'école classique, avant de rejoindre maman pour un rapide petit déjeuner. Les filles restent avec Tom: ils prennent leur temps et ils ont bien raison. Maman peut se rendre compte à quel point mon Sachou est beau dans sa petite blouse rayée bleue et blanche, et combien la garderie est belle et les accueillantes gentilles et disponibles. Comme moi, elle a un coup de coeur pour la si douce et maternelle Maria. Mon garçon est un grand, il ne fait pas d'histoires: un gros bisou et il s'en va avec le sourire; nous le retrouverons ce soir...

Ce matin, nous n'avons pas tous le même programme. En rentrant, les filles se préparent car nous partons faire un tour sur le port, tandis que Tom s'apprête à mettre la 2e couche de peinture dans la chambre de Sacha et la 1e dans la chambre de notre Eva. Il est satisfait car le travail avance bien. C'est assez rare et exceptionnel pour être mentionné qu'un chantier ne prenne pas de retard pour X ou Y problème!

La ville est encore presque endormie quand nous nous stationnons dans un souterrain du centre ville. Tout ici ouvre si tard! Le port est calme et totalement désert. Les bateaux ondulent doucement, bercés par le clapotis des vagues. Pour maman, c'est une première car en août, elle avait tant à faire avec les enfants et nous avec notre emménagement, que nous n'avions guère eu le loisir de lui faire découvrir les beautés de la ville. Maman est toujours bon public, il est donc très plaisant de la voir s'émerveiller, parfois de petits riens. Les filles lui racontent, lui expliquent, se collent à elle... La Pinta, reconstitution de la caravelle de Christophe Colomb fait mouche une fois de plus. Nous lui faisons découvrir l'endroit où se trouvait il y a peu de temps encore le village de la Volvo Ocean Race, avant de gravir les quelques marches qui mènent à la digue. De là-haut, la vue est imprenable sur la baie d'un côté et sur le port de l'autre. Je suis surprise de pouvoir lui situer tel ou tel lieu: cela fait si peu de temps que nous sommes ici, mais déjà, nous y avons nos marques et quelques souvenirs. Notre promenade nous mène jusqu'à la plage d'Alicante où quelques courageux baigneurs font trempette. Une fois de plus, les filles ne résistent pas à l'appel du sable tandis que nous poursuivons notre visite sur la promenade... Nous croisons des personnes âgées venues faire leur sport quotidien sur les machines installées sur la plage, mais aussi des vacanciers, des Anglais le plus souvent.

Néanmoins, nous ne pouvons nous payer le luxe de perdre la notion du temps, car je suis comme Sacha, je n'ai pas de vacances et, comme chaque mardi après-midi, Ascension m'attend dans la salle S22 pour nos "presque 2 heures d'Espagnol". Thomas aussi a un rdv qui ne l'enthousiasme pas plus que ça: il doit à nouveau aller chez Feu Vert, rapport à un nouveau soucis avec la Golf. Cette maudite voiture nous en fait voir des vertes et des pas mûres depuis que nous sommes ici. Je ne sais pas, elle ne doit pas aimer l'air de la mer. Elle fait sa difficile et ne se permettait pas autant de caprices lorsque nous étions à Barisey! C'est donc à mamie Majo qu'il revient de s'occuper des filles pour l'après-midi. Elle prendra le relais pour aider Eva dans ses recherches pour son exposé sur la France mais également pour faire lire Jeanne. Les consignes de la maîtresse sont strictes: beaucoup de repos et un peu de lecture chaque jour. Maman a une patience d'ange avec les enfants, un peu tout l'inverse de moi. J'ai tendance à être avec eux comme je suis avec moi: je veux que tout aille vite, que tout soit net et sans bavures. Du coup, je sais que Jeanne travaillera dans un climat bien plus détendu avec sa grand-mère.

Lorsque mon cours s'achève, je remarque sur mon téléphone un message de Thomas, qui me supplie presque de m'arrêter si je venais à le croiser sur le bord de la route. Je ne comprends son histoire qu'en arrivant à la maison. Il est parvenu à rentrer avant moi, après avoir parcouru en courant dans la chaleur et sous le soleil, les 8 km de distance qui nous séparent du Feu Vert! Le pauvre! Heureusement, ce soir je serai là pour l'emmener récupérer sa voiture! Je la maudis cette carriole avec ses pets de travers toutes les 3 minutes!

Tout juste le temps de prendre un petit goûter tous ensemble, et il nous faut partir chercher Sacha. Maman m'accompagne, désireuse de retrouver au plus vite son petit fils. Lorsque nous arrivons, les enfants jouent dans le patio. On voit à sa blouse que le petit coeur a fait de la peinture. Il rit, il est de bonne humeur: c'est si rassurant de savoir qu'il est bien dans ses tranches de vie que nous ne partageons pas avec lui. C'est son univers, son aventure rien qu'à lui. 

Pour moi, en rentrant, il n'est toujours pas temps de lâcher du lest: Espagnol, Espagnol! J'ai du travail à faire en ligne et un examen qui approche, alors pas question de remettre à demain. Fichier, livre, carnet de vocabulaire, je travaille avec application. Je ne m'arrête que pour emmener Thomas chercher son carrosse. Un aller-retour et hop! il est temps de dîner. Thomas est contrarié car la Golf fait un bruit bizarre, synonyme de retour au garage demain! Une fois les enfants couchés, les grands surfent sur Internet à la recherches de billets pas trop chers pour que maman puisse revenir nous voir en décembre. Vu la date avancée, cela devient pressant car les tarifs augmentent dramatiquement au fur et à mesure que les fêtes se rapprochent.

Mercredi non plus, aucune possibilité de flemmarder au lit. Nous avons rendez-vous au Centre des Expatriés. Oui, encore! Pour les enfants cette fois! De toute façon, j'ai rêvé de mon vocabulaire d'Espagnol toute la nuit, alors il vaut encore mieux que je me lève! Chose assez standard, nous partons en retard, et stressons tout le long du trajet, de peur de louper notre "tout petit minuscule créneau de rdv". Maman nous attendra dans la voiture car c'est toujours très compliqué de justifier la présence de telle ou telle personne. Et puis il faut presque se foutre en slip pour passer les portiques de sécurité et comme nous ne sommes pas en avance... Quand elle voit l'endroit et la faune environnante, elle décide de nous attendre sagement dans la voiture. Sauf que sans bouquin et sans 4G pour surfer sur Internet depuis son IPhone, il est à souhaiter que notre rdv ne s'éternise pas, sans quoi elle risque de trouver le temps long!

Nous arrivons juste à temps, mais je sens que nos démarches vont tourner court car nous n'avons qu'un ticket et... 3 enfants! Donc 3 demandes de N.I.E.! Dans la salle d'attente, Sacha doit sentir que c'est tout à fait un moment où il nous emmerdera de façon maximale en faisant caca donc... il fait caca! Un bon gros caca bien nauséabond! Et nulle part pour le changer bien sûr! Il ne faut surtout pas quitter le hall d'attente, sous peine de louper notre tour! Sympa! On va donc se trimballer notre petit puant pendant un moment!

Mes appréhensions se confirment, car le vilain-méchant-policier-pas-gentil-et-aussi-très-con prend son air contrit avant de nous annoncer qu'avec un seul ticket, nous ne ferons qu'un seul N.I.E. L'ennui, c'est que les rdv pris sur Internet ne s'obtiennent qu'un à un. On ne peut pas en prendre un puis recommencer la manip' pour en avoir un autre dans la foulée. Parce que ce serait trop simple sinon! Pour avoir un rdv, il faut fournir un numéro de passeport ou un numéro N.I.E. Or les enfants n'ont ni l'un ni l'autre. Et je me doute que vous vous dites: pourquoi ne pas prendre rdv autrement que par Internet dans ce cas? Eh bien parce que ce n'est pas possible! Eh non! C'est ça ou rien! En désespoir de cause, nous faisons établir le N.I.E. de Sacha, qu'il faudra revenir chercher à un autre moment. Et puis il faudra revenir pour le dossier de Jeanne, puis pour celui d'Eva, et enfin revenir chercher leurs précieux sésames. Le mieux, c'est de ne pas y penser, sinon on ouvre la 1ère fenêtre qui passe, et on saute! Dans ces moments là, j'ai des envies de massacres. Je tordrais le cou de tous les Espagnols et de leur système administratif merdique avec! 

C'est bon, on en a fini pour les trucs pourris aujourd'hui! Nous allons pouvoir nous concentrer sur la plaisir de passer une journée de détente tous ensemble. Nous avons planifié une balade dans le quartier historique d'Alicante, pour redorer le blason le la ville aux yeux de maman et lui faire découvrir autre chose que les buildings immondes du bord de mer. Nous commençons par la majestueuse Esplanade d'Espagne, qui est un peu dépouillée en cette saison, les petites cabanes des exposants étant fermées. La promenade n'en demeure pas moins fort agréable. Nos pas nous mènent jusqu'à la place Gabriel Miro et ses arbres majestueux dont maman trouve que les feuilles ressemblent à celles du laurier! C'est un truc que j'adore avec maman: elle a toujours des comparaisons assez improbables. Elle nous parlait hier encore d'un chien dont elle avait oublié la race. Pour nous aider, elle nous a précisé que c'était des chiens qui ressemblaient à... Don Quichotte! Ces fous-rires que nous avons grâce à elle sont autant de perles et de moments inoubliables. 

Nous flânons du côté de la mairie dont je découvre qu'elle est ouverte au public pour des visites car elle abrite une collection d'oeuvre d'art, dont une monumentale sculpture de Dali. Nous poussons jusqu'à la Basilique Santa Maria et croisons la route d'une petite échoppe de potier qui suscitera un vrai coup de coeur chez maman. Je crois que cet endroit lui plaît, elle aussi y voit beaucoup de similitudes avec le Vieux Nice. Nous lui montrons l'arrivée de la balade du Château de Santa Barbara et bien sûr la Cathédrale. Comme je le disais, maman s'émerveille de tout, se réjouit du temps que nous passons ensemble et je crois pouvoir dire que ces retrouvailles familiales lui font autant de bien qu'à nous.

Nous avions repéré un petit resto de tapas dans lequel nous avions envie de l'emmener. Ça fait un peu classique, mais on ne peut quitter l'Espagne sans avoir goûté à leurs spécialités. La cuisine y est fine et nous nous régalons de tout... peut-être même un peu trop! Tom et moi y dégustons nos premiers couteaux. Nous n'en avions jamais mangé, mais c'est très très bon. Par contre, comme souvent, il n'y a pas de desserts sur la carte. Tant pis, ce sera l'occasion de nos offrir une glace à la Heladeria Borgonesse, fameux glacier qui nous fait envie depuis longtemps.

Le choix des parfums est hallucinant. Chacun décide de ce qui lui fait plaisir et je me lance pour commander... en Espagnol. Début du show! Maman a jeté son dévolu sur deux parfums dans une petite coupelle! Tout à coup, elle pousse des hauts cris quand elle se rend compte que le glacier est entrain de lui servir un monticule impressionnant de crème glacée! Et c'est qu'elle se met en rogne pour de bon! Elle pensait sortir avec un tout petit pot en carton de rien du tout, et là voilà avec un monceau de calories à vous faire exploser les boutons du pantalon. Je la trouve cocasse à pester comme ça :-) Les filles optent pour un cornet et moi pour une seule boule dans un petit pot. Tom le gourmand choisit la taille au dessus... Nous allons déguster tout cela sur le port, avec vue imprenable sur les bateaux. Sauf que rapidement, c'est "avis de catastrophe"! Les glaces coulent, les filles s'en mettent partout et maman jongle pour contenir le désastre. Dans le même temps, Sacha y voit une belle opportunité de se mettre à râler! Faut dire que le pauvre, nous abusons un peu de sa patience, car l'heure de sa sieste et déjà amplement dépassée.

Sitôt rentrés que Sacha file au lit... Depuis, nos histoires de poux et de refus successifs du coiffeur de ratiboiser la tignasse folle de mon Eva, j'hésite à lui couper les cheveux moi-même. Je n'ai pas vraiment confiance en moi sur ce coup, alors je préfère assurer et demander à maman. Elle au moins, elle a l'habitude. Elle a déjà eu tous types de cheveux à épointer: des raides, des bouclés, des épais, des fins, des chevelures denses ou plutôt éparses: je lui fais une confiance aveugle, mon Eva sera toute belle. Ses cheveux sortent ravis de l'opération: ils sont hyper volumineux et ragaillardis! La cocotte est contente, elle se trouve radieuse: merci Mamie Majo! Et pendant ce temps là, notre bon Thomas se tourne les pouces chez Feu Vert: il enrage autant que moi et ce n'est pas peu dire!

L'après-midi se passe et il est rapidement l'heure d'aller au sport. Il devient urgent d'éliminer toute cette surcharge calorique car les fêtes se profilent à l'horizon, et il ne serait pas intelligent de prendre déjà de l'avance sur les bombes à retardement que sont les repas de fin d'année! Sauf qu'aujourd'hui, Alex est malade! Eh oui! Voilà ce qui arrive à force de sauter partout, tout le temps! Tant pis, la prof est la même que lorsqu'il était en vacances: je l'aime beaucoup, elle est dynamique tout en étant un peu moins vrillée mentalement parlant. Un dîner léger là-dessus et les excès de midi seront oubliés :-)

Sauf qu'avant d'aller au lit, Eva a une dernière requête: elle voudrait regarder un épisode de Violetta. Elle n'a jamais vu l'ombre d'un commencement d'une série débile, mais là, toutes ses copines en parlent et en sont fans, alors je ne veux pas que mon Eva soit à la traîne et qu'elle complexe de ne pas pouvoir prendre part aux conversations. Du coup, je cède et télécharge un épisode. Mon Dieu que c'est stupide ce truc là! On se croirait revenu au temps de Premiers Baisers et d'Hélène et les Garçons. Mais bon, à chaque générations son lot d'inepties télévisuelles! En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Eva est fan! Elle se tortille et vit pleinement l'intrigue, tout en se pâmant devant le héros. Que la pré-adolescence commence!!!!