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L'aventure à l'espagnole...
14 septembre 2014

Le temps file trop vite...

La semaine a filé a vive allure, partagée entre satisfactions et tuiles en tout genres. Nous attendons avec impatience le retour de Tom le vendredi soir. En ce moment, il est "en stage". Quatre à cinq fois par an, des pilotes viennent de tous pays à Albacete pour obtenir une qualification bien particulière. Thomas, qui est en charge de les instruire, s'offre alors quatre semaines consécutives d'un emploi du temps très intense. Le départ de la maison se fait le lundi au petit matin, et son retour ne survient que très tard dans la nuit de vendredi à samedi. Et justement en ce moment, on est en plein dedans! J'ai du livrer bataille contre mon sommeil afin de pouvoir l'accueillir comme il se doit, et non pas étendue comme un vieux sac à pommes de terre dans mon lit, un filet de bave au coin des lèvres :-)

Au réveil, je vous laisse deviner la joie des enfants et le plaisir de s'entasser à cinq dans le même lit, pour un câlin de retrouvailles. Le petit déjeuner est l'occasion pour chacun de raconter sa semaine et les péripéties qui l'accompagnent: c'est assez bruyant mais emprunt de bonne humeur. Néanmoins, nous avons tous du pain sur la planche et j'ai toujours l'impression que lorsque Thomas est présent, le temps défile bien plus rapidement qu'à l'accoutumée. Il y a tant et tant de choses à faire!

Pour nous, ce sera une expédition au Décathlon: oui, n'ayons pas peur des mots! J'ai attendu de connaître les desiderata des multiples professeurs de sport et maintenant, nous devons nous lancer. Avant de partir, je me sens un peu comme Balasko dans Les Bronzés font du ski: "j'y vais mais j'ai peur"! Je redoute d'affronter la foule du samedi, le temps d'attente aux cabines puis aux caisses, la recherche des articles dont nous avons besoin, le tout en étant accompagnée de mes trois petits monstres. Dans pareils cas, les filles sont toujours surexcitées. Elles commencent par jouer, courir dans le magasin, et mes tentatives de maintien de la discipline restent vaines. Et invariablement, un déclic se produit, et la guerre se déclenche: les filles se crêpent le chignon, se tapent, se poussent, et je passe toujours pour la vilaine méchante maman à moitié cinglée qui hurle dans le magasin, laissant sur le flan ceux qui nous entourent. Naturellement, Sacha non plus n'y trouve pas son compte. S'il consent à rester les cinq premières minutes dans le Caddie, il montre vite sa lassitude en l'exprimant à grand bruit. En temps normal, je peux me permettre d'ignorer ses suppliques durant un court laps de temps, mais le volume sonore de des remontrances augmentant minutes après minutes, il arrive un moment où je suis obligée d'affronter le problème. Nous entrons dans la phase numéro 2, celle où je le porte tout en poussant le Caddie, tout en braillant sur mes filles, tout en fendant la foule, tout en farfouillant dans les rayons: oui, oui, tout ça en même temps! Les esprits s'échauffent et l'enervement devient palpable: vue de l'extérieur, je dois être auréolée d'un halo rouge de colère. Et comme chacun sait, plus les enfants grandissent, plus ils deviennent lourds. Quand mon bras et mon dos crient grâce, nous sautons à pieds joints dans la phase numéro 3, la pire d'entre toutes: celle où je pose Sacha par terre. Et là: début du show! Il court, il se faufile, il touche à tout, il se sauve quand je suis en slip dans la cabine d'essayage, il arrache les étiquettes, il hurle quand on lui retire ce qu'il a dans la main! Je sais qu'il ne voit aucun intérêt dans le fait de faire du shopping, mais il fait limite sale gosse! C'est donc au bord de la crise de nerfs que je poursuis les achats. Parce qu'en plus, on a un paquet de trucs à acheter! Entre les tenues pour Jeanne, celles pour Eva, celles pour l'école, celles pour la danse et celles pour le poney, sans oublier celles pour maman! Remarquez, arrive un moment où je sais que rien de pire ne pourra m'arriver! C'est vrai, quand tous les clients m'ont vue débouler en slip hors de ma cabine, sautant sur un pied avec une seule jambe de short enfilée, poussant des hauts cris et courant après mon petit évadé, on a déjà atteint des sommets!

A l'issue de deux bonnes heures de lutte acharnée, je triomphe de toutes les embûches rencontrées et nous remontons en voiture, direction la maison. La vache!, je suis super fière: nous avons tous nos équipements, personne n'est mort et je n'ai paumé aucun gamin, je n'ai pas été embarquée par la police pour infanticide, rien! Y a pas à dire, je suis une super maman :-) Nous n'avons pas fait deux mètres que Sacha s'endort dans la voiture, sa petite pelle dans la bouche: ben oui, tu m'étonnes, il a utilisé toutes ses ressources pour m'en faire baver un max! Mais en voyant sa petite bouille endormie, sa jolie petite tête basculée sur le côté, il est si calme, il est si beau et je fonds littéralement...

Thomas, père démissionnaire en ce samedi matin de galère, a une bonne raison pour m'avoir poussée seule dans l'arène du "shopping avec enfants". Il devait mettre la touche finale à la peinture de la chambre de Jeanne. Quand nous rentrons, il a fini, il a même préparé le repas. Forcément, j'ai l'impression que cette matinée a duré un siècle! Je lui suis reconnaissante de n'avoir qu'à mettre les pieds sous la table en arrivant: il gère le mec!

Le repas pris, nous expédions Sacha à la sieste. Présenté comme ça, ça ne fait pas très sympa, mais il a besoin de sommeil et j'ai besoin de calme. A ce titre, la sieste me semble être un compromis honnête. Reste que les devoirs des filles ne sont pas faits et qu'elles en ont un paquet! Jeanne ânonne toujours sa sempiternelle histoire "Viens jouer avec moi petite Souris", tandis qu'Eva rencontre ses premières difficultés en Anglais. Ses camarades apprennent cette langue depuis la maternelle, tandis que ma cocotte a tout à assimiler. Forcément, il y a une fossé abyssal! Et autant je ne lui suis d'aucune aide en Espagnol, autant l'Anglais, c'est dans mes cordes. Pour elle chaque mot de vocabulaire est nouveau, chaque tournure de phrase est inconnue, chaque consigne est incompréhensible. Nous optons pour l'établissement d'un carnet de vocabulaire, que je compléterai avec elle chaque semaine. Cela me rappelle mes classes de collège, et mon petit poussin m'apparaît soudain comme une grande fille. 

Malgré ma patience et mes efforts, les larmes arrivent, Eva n'arrive plus à tout ingurgiter: un break s'impose. De son côté, Jeanne me surprend car elle progresse convenablement et montre même une grande facilité en dictée. Je dois vous confesser que je nourrissais quelques appréhensions à son sujet. Elle a toujours fait montre de si peu d'application et de soin, de si peu d'intérêt et de persévérance que je redoutais que nous courrions à la catastrophe. La réalité est toute autre, je ne vais pas m'en plaindre.

A 19h30 ce samedi, les filles ont poney. Elles ont attendu leur cours toute la semaine, autant dire qu'elles trépignent d'impatience. Personnellement, je trouve que l'horaire est tardif, le jour décline et leur leçon finira à la nuit tombante. Ensuite, il faut encore doucher les chevaux et nous ne serons pas de retour à la maison avant presque 22 heures! Mais le jeu semble en valoir la chandelle car les filles s'y épanouissent. Pour ma part, j'ai rencontré quelques difficultés avec le maniement du tuyau d'arrosage quand il s'est agit de doucher les montures. Du coup, je goutte de partout en remontant dans la voiture, j'ai du sable plein les pieds et mes vêtements sont aussi douchés que les chevaux. En arrivant chez nous, Sacha est déjà parti au dodo depuis longtemps, et Tom a réchauffé le repas du soir. Bientôt, nous passerons en "horaire d'hiver" et la reprise sera avancée d'une heure: ce sera bien plus cohérent avec nos habitudes familiales.

48

Le dimanche, on ne le voit pas passer. Prise d'un élan d'optimisme, j'avais décidé la veille de faire des cannelés pour régaler mes estomacs sur pattes au goûter. J'hésitais depuis un moment car mon four ne me convainc décidément pas. En plus de n'être d'aucune marque dont j'ai déjà eu écho auparavant, il a un thermostat hautement merdique et imprécis, pas de pyrolyse, enfin c'est ni fait ni à faire. Ceci étant dit, nous allons devoir cohabiter trois années durant, autant le faire pacifiquement. Décidée à enterrer la hache de guerre et à laisser sa chance au produit, j'ai préparé ma pâte. Je place assez peu d'espoir dans le résultat car l'appareil ne m'autorise pas une température suffisamment élevée pour les premières minutes de cuisson. 

Je ne sais pas pour vous, mais quand j'ai quelque chose au four, je suis tout le temps entrain de regarder. Je trouve magnifiques les transformations qui s'opèrent, je redoute toujours une mauvaise surprise ou un incident malheureux, j'angoisse au fur et à mesure que le résultat ne soit pas à la hauteur, ou tout au contraire je piaffe d'impatience que le four sonne la fin du temps de cuisson. Et parfois même, je parle à mes préparations, je les encourage, je ne crie jamais de peur de les braquer! Je sais, ça semble un peu farfelu, mais c'est ainsi... Ce coup-ci ne fait exception: je leur prodigue des mots de soutien, je les observe, je les couve du regard. Et finalement, miracle!, en sortant que leur petit cocon en silicone, ils sont parfaits! Rho je n'en reviens pas! Je n'ai pas encore complètement fait la paix avec mon four, mais il a marqué des points.

L'après-midi, notre destination est toute trouvée: ce sera la plage d'El Campello. Les filles et le petit homme s'y sentent bien et l'amusement est chaque fois au rendez-vous. Durant ce laps de temps, nous ne pensons à rien: ni aux devoirs, ni au travail, ni au ménage et obligations, ni même à la reprise du lendemain. Seule compte la satisfaction présente d'être tous ensemble...

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  • Par ce blog, nous espérons partager avec tous les étapes, les surprises, les découvertes mais également notre quotidien et aussi sans doute les "coups de moins bien" qui jalonneront cette parenthèse espagnole de 3 ans...
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