C'est reparti pour une semaine! (2e partie)

Les petits plaisirs de la semaine:

Dimanche à la plage, Jeanne a trouvé un coquillage. Au dîner, elle nous le montre et je commets l'erreur de lui dire qu'il n'aurait pas fallu le ramasser car il est fermé et donc peut-être encore vivant, mais que loin de la mer, ses chances de survies sont minces!. Que n'avais-je pas dit là! Elle insiste et nous fait jurer que la pauvre bête sera rendue à son élément naturel dès le lendemain. Thomas promet et il n'a qu'une parole: après avoir déposé les filles à l'école le lundi matin, il fait un détour par la plage. Le coquillage retrouve l'eau salée, ensuite, advienne que pourra...

Thomas s'émerveille de la beauté de la plage le matin. Tout y est calme et paisible et le lever de soleil est grandiose. Il prend quelques photos qui achèvent de me convaincre: nous irons avec Sacha les matins où il ne va pas à la garderie. C'est chose faite dès le mercredi. Sacha est aux anges: il ôte ses petites chaussures pour sentir le sable sous ses pieds et aime se tremper les orteils dans l'eau. C'était une riche idée car il peut s'amuser librement: la plage est quasiment déserte à l'exception de quelques coureurs et la température est idéale. Nous assistons à un magnifique lever de soleil et le petit homme ne se lasse pas de courir en tous sens, de chuter, de se relever, de se précipiter vers les vagues. Peu de temps avant de partir, il déniche une toute petite pelle, oubliée par un autre enfant. Il s'en saisit et c'est le coup de foudre: ce sont des heures d'amusement en perspective avec ce minuscule outil. Nous y retournons le vendredi et c'est déjà entrain de devenir notre rituel du matin: on s'habitue vite aux bonnes choses :-)

Autre joie, pour les filles cette fois. Le lundi à leur retour de l'école, elles ont l'immense plaisir de recevoir du courrier. L'une par mail et l'autre par voie postale. En effet, Margaux n'a pas tardé à répondre à Eva. La joie de la cocotte est indescriptible! Elle s'empare avidement de mon IPhone pour lire et relire son courrier. C'est la toute 1ère fois qu'elle reçoit un message rien que pour elle alors elle savoure. Jeanne reçoit nouvelles et encouragements de ses grands-parents sur carte postale. Je ne saurais dire à quel point elles sont au comble de l'excitation. Ce lien qui les relie à leur vie lorraine les rassure et j'éprouve une infinie gratitude envers ces gens qui continuent de penser à elles comme elles pensent à eux.

Je ne suis pas lésée car mon magazine fétiche est paru le vendredi d'avant et j'ai loupé la date fatidique pour m'abonner. Je suis déjà toute triste de devoir me résigner d'avoir manqué un numéro, d'autant plus qu'ici, on ne trouve pas la presse française à chaque coin de rue. Heureusement, je peux compter sur le meilleur ami d'entre tous qui se rue au kiosque et m'expédie l'objet de ma convoitise le jour même de sa sortie. Et pour une fois, la Poste n'a pas traîné car je le retrouve le lundi dans ma boîte aux lettres. Ça semble n'être rien, ou du moins pas grand chose, et pourtant je ne le remercierai jamais assez de toujours répondre présent, de m'être toujours d'un soutien indéfectible.

Et comme les mauvaises nouvelles n'arrivent jamais seules, les bonnes surprises peuvent aussi survenir de façon groupée. Je m'étais presque résignée à accepter trois longues années de courses alimentaires sans joie. Ma dernière petite once d'espoir m'a conduite au Lidl de San Juan, pour peut-être y dénicher quelques produits allemands qui me rappelleraient ma Lorraine. Bingo! Moi qui n'y mettais jamais les pieds en France, je me sens davantage ici chez moi que dans n'importe quel magasin. J'y trouve des biscuits apéro français, des bonbons dont les paquets me sont familiers et bien d'autres choses encore. Mais bon, le Lidl n'est pas très grand et il m'est impossible d'y trouver tout le contenu de ma liste de courses. A proximité se trouve un Carrefour. Thomas m'en avait parlé à son retour en avril. Il est de taille plus modeste que les autres hypermarchés, mais, à peine entrée, je l'adopte immédiatement. Il y a un grand espace culturel (plein de livres... en Espagnol!), un beau rayon loisirs créatifs, des étalages garnis de produits bien plus variés. San Juan et El Campello comptant une population française conséquente, les produits sont adaptés. Sans égaler nos supermarchés français, j'y trouve davantage d'articles de notre quotidien. Plusieurs petits détails me font bondir de joie: un stand de sushis préparés en direct, un vrai rayon traiteur, un coin boulangerie bien achalandé et un vaste espace de produits étrangers. On y trouve des articles made in USA, des produits français, asiatiques, sud-américains, russes et scandinaves et même allemands. J'ai cru rêver en y trouvant des Knödel, pour ceux qui connaissent. Ce que j'ai pu adorer ça étant petite! Résolument, je ferai mes courses ici! Même le rayon bébé est plus convaincant. Cela ne nous dispensera pas de nos expéditions alimentaires mensuelles, mais il y a du mieux! Ouh ouh! Que je suis contente!

Cette semaine, les arrivées de courrier et de colis ont décidé de nous combler. En effet, je reçois ma 1ère commande Amazon de France. J'y avais acheté un anti-éclaboussures car ils ne connaissent pas ça ici (tout comme les crêpières et les déos qui sentent bon!), quelques autres articles et surtout, un super ensemble seau / serpillière pour récurer les sols de ma gigantesque maison. Je l'avais essayé chez mon amie Laetitia il y a près d'un an, me disant que je devrais investir car avec ce truc, plus besoin de se mouiller les mains ou de se baisser pour essorer sa serpillière. C'est magique! Sauf que j'ai tardé (beaucoup!) à me l'offrir et qu'ici, eh bien on ne le trouve pas. Internet étant mon ami, je me suis lancée. Reste à tester tout ça...

Je trouve également satisfaction en cuisine, en confectionnant des vrais pains au chocolat pour les petits dej' du week-end. Et continuant sur ma lancée, je fabrique mes 1ères baguettes "tradition". Ça sent bon dans la maison et je retrouve l'enthousiasme que j'ai toujours lorsqu'il s'agit de pâtisser. Mais par dessus tout, voir le bonheur dans les yeux de mes enfants et mari lorsqu'il se régalent n'a pas de prix. Pour la 1ère fois depuis longtemps, nous goûtons à du vrai bon pain, avec une croûte dorée et croustillante. Dieu que c'est délicieux!

Les déboires de la semaine:

Oui! Parce qu'il en faut tout de même! Un peu plus haut, je vous ai parlé de mon nouveau balai qui lave presque le sol tout seul. Je l'ai fiévreusement déballé, excitée comme une puce à l'idée de l'essayer. Jamais je n'aurais cru éprouver un telle joie à l'idée de faire du ménage, mais bon... J'assemble les différentes parties du seau, et après une erreur tout de même, tout est en place. Reste le balai! Je suis la notice à la lettre, mais ça n'a pas l'air de fonctionner. Je recommence l'opération, persuadée de m'y prendre correctement, mais le succès n'est pas non plus au rendez-vous. En fait, il faut assembler les différentes parties du manche, rien de compliqué. Du moins, ça n'a pas l'air compliqué, mais je ne sais pas ce qu'il se passe, chez moi l'ensemble ne se "clipse" pas bien et le manche se disloque systématiquement. Je le remonte patiemment plusieurs fois, et je descends au sous-sol, prête à en découdre avec la salle de jeux des enfants. Mais là encore, le balai se désintègre. Il est bien gentil ce truc, mais je ne vais pas y passer l'après-midi. J'en arrive à la conclusion que je n'ai pas du enfoncer les différents tubes assez fort les uns dans les autres. Ah ouais? C'est comme ça? Eh bien tu vas voir espèce de satanée serpillière! Je m'appuie de toutes mes forces sur le manche, je soulève mes pieds du sol pour peser de tout mon poids. Grave erreur! Le manche se plie et se casse, non sans s'enfoncer méchamment sous mon menton. Je chute violemment parterre, me cognant au passage la tête contre le mur. Merde! Ça fait un mal de chien! Quand je me relève, j'ai le genou tout écorché, comme les gosses qui tombent sur le bitume! Ah ben j'ai l'air chouette maintenant avec mon balai cassé et ma guibole en vrac! Il ne me reste plus qu'à prétendre à une malfaçon pour l'échanger contre un neuf! Oui, je sais, c'est pas bien, mais en même temps, c'était de la merdouille leur truc! La prochaine fois, je laisserai Tom se charger de l'assemblage!!!

Dans le même temps, ma santé fout le camps. Mardi soir, alors que j'étais tranquillement au téléphone avec Tom, je sens mon oeil qui me démange ou qui me pique, enfin bref! qui me procure une sensation étrange et désagréable. Vite! Vite! Un miroir! Horreur et désolation: c'est quoi ce gonflement? La paupière inférieure de mon oeil droit est rouge et boursouflée! Génial! Je n'en ai pas eu assez avec ma "chute de balai"! Internet, vite, vite! De toute évidence, ce doit être un chalazion! Encore une fois, je remercie le ciel d'avoir trimballé avec nous une véritable pharmacie, car j'ai de la pommade Sterdex. Un peu de crème et une compresse chaude, et demain on y verra plus rien! Ça, c'est la théorie! En réalité, je me réveille le lendemain avec le même oeil triplé de volume! Rho la poisse! Consciencieusement, toute la journée du mercredi, j'applique des gants de toilette humides et chauds sur mon oeil meurtri. Ça tombe bien, je n'avais aucun autre projet! Grrrrr! Et rebelotte le jeudi! C'est vraiment pas de bol.

Le chalazion est une chose. Sauf que dans la foulée, a surgi de nulle part un énorme bouton de fièvre! Là, le tableau est parfait, je ressemble officiellement à Quasimodo! Bon ben, Activir, bien obligée! Du coup, pour me remonter le moral, j'ai mangé une dragée. Erreur de débutant, encore! J'adore les dragées, mais je sais qu'il y a comme un genre d'incompatibilité entre elles et moi. L'an passé, j'ai croqué une de ces douces friandises et je me suis décollée la gencive. Qu'à cela ne tienne, je vais croquer de l'autre côté m'étais-je dit. Et paf! Je m'étais cassée une dent! Contrainte au mutisme par un abcès dentaire, ma dentiste m'avait alors conseillé d'arrêter les dragées. Je n'ai rien retenu de mes erreurs et... décollement de gencive! Là, c'est pas possible, quelqu'un m'en veut!

Et alors que je pensais enfin sortir la tête de l'eau, un autre chalazion a fait irruption sur ma paupière supérieure gauche! Et re-compresses et tout le tintouin! Sans mentir, je suis splendide, avec mes yeux à demi-clos, ma bouche herpétique, ma gencive en lambeaux, mon genou de guingois, mon menton en marmelade et ma bosse sur le crâne!

Figurez-vous qu'avec ma trogne d'accidentée de la route, je me suis pointée au club de sport. Je pensais laisser mes lunettes de soleil le plus longtemps possible et me faire toute petite au fond d'une salle. Car j'étais décidée à essayer un cours ce mercredi. Du step pour être plus précise. C'était sans compter sur la malchance qui me poursuit. Arrivée avec mes 3 loustics devant les barrières, nous devons passer nos cartes, qui, bien évidemment ne fonctionnent pas! Il y a un problème me dit la fille de l'accueil! Oui, j'avais bien remarqué! Il me faut régler cela avec le commercial et me voilà bien obligée de quitter mes lunettes noires, dévoilant ainsi mon faciès de Gremlins! Le problème met quelques temps à être solutionné, c'est râpé pour le step! Bon, un peu de tapis de course alors... Mais à nouveau, mes plans sont contrariés car au vestiaire, je rencontre un soucis de cadenas. 

Je me suis offert un joli cadenas de fille pour la salle de sport. N'ayant pas eu le temps de regarder le mode d'emploi à la maison, je le déballe sur place. Un cadenas, ça ne doit pas être bien compliqué! Pour les autres peut-être, mais pour moi si! Je choisis un code, je le ferme, j'ai du merder dans les grandes largeurs car l'abominable machin se bloque et refuse obstinément de s'ouvrir! Je tente plusieurs combinaisons mais il ne bouge pas d'un millimètre. J'essaye encore mais il est bien décidé à continuer ses bouderies. Bon, il m'énerve, alors je tire dessus, je gesticule sous l'oeil ébahi des autres adhérentes venues s'entraîner. Bien obligée d'abdiquer, je décide de garder mon sac avec moi. Ah oui! Mais là ça ne sera plus la peine, il est déjà l'heure de récupérer les enfants! Y a pas de doute, ça c'était du sport!!!