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L'aventure à l'espagnole...
27 août 2014

1er vol en solo!

Lundi 25 août 2014

Ça y est, Thomas est parti! Me voilà seule avec mes trois loulous pour quelques jours, dans la grande ville inconnue, au milieu de gens parlant une langue toute aussi inconnue. Croisons les doigts pour que tout se passe bien, car au moindre couac, je serais un peu désemparée. Au programme ce matin: les courses! Je tends le dos car les enfants et le supermarché ne font pas bon ménage, mais pas le choix, on ne peut pas faire abstraction de nos achats hebdomadaires.

J'opte pour le Auchan qui m'avait tant déçue, mais qui est toujours mieux que le Carrefour Grand Via que nous avions testé la semaine suivante. Thomas m'avait vivement incitée à mémoriser l'itinéraire, mais j'avais fait la sourde oreille à ses recommandations, persuadée que mon GPS me sauverait la mise en toutes situations. Je cherche l'adresse et là, c'est le drame. Il se situe Avenue de Dénia. Voilà, c'est tout! Mais ce n'est pas possible, l'Avenue de Denia est gigantesque, elle traverse tout Alicante! Jamais je n'arriverai à destination! Je suis bien forcée de l'admettre, Thomas avait raison. Bon, je ne vais pas déjà baisser les bras, donc en route! Par miracle, les panneaux routiers m'indiquent le chemin à suivre et j'arrive sans mal à bon port. La vache!, je suis en veine aujourd'hui!

J'inaugure le parking souterrain, sans omettre de photographier le numéro de mon emplacement, car c'est le genre d'informations que j'oublie au moins neuf fois sur dix. D'expérience, je sais qu'arpenter les allées avec un Caddie plein n'est pas une mince affaire donc je prévoie le coup! Nos achats se passent bien et les enfants sont d'une relative gentillesse. Comme lors de notre 1er passage, les fruits et légumes sont abominables, mais j'ai la solution. Tom m'a dégoté une petite "fruteria" (magasin primeur) pas très loin de la maison. Sauf que faire les provisions nous a pris un temps certain, et lorsque nous avons enfin fini, il est l'heure de rentrer. J'ai une sainte horreur de devoir retourner acheter ce qui me manque: les courses une fois par semaine, c'est bien suffisant! Mais là, pas le choix! J'espère quand même y perdre moins de temps à l'avenir.

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L'après-midi est calme, partagé entre piscine, jardin et devoirs de vacances. Les filles remusclent leur cerveau ratatiné par la pause estivale, histoire d'être fin prêtes pour la rentrée qui pointera vite le bout de son nez. Pour ma part, j'ai acheté le matériel manquant pour que le wifi nous gratifie de sa présence dans le salon et l'installe avec succès.

Le soir, j'ai Thomas au téléphone, et les nouvelles sont bonnes. Il a passé cette première journée sous la tutelle de Diego et tout a été pour le mieux.

 

Mardi 26 août 2014

Ce matin, nous affrontons l'inconnu. Comprenez par là que c'est la journée portes-ouvertes au Lycée Français, pour ceux qui auraient encore des petites choses à fignoler avant le grand jour mardi prochain. Nous ne sommes qu'à 8 km de l'école, mais ça va tout de même nous changer de l'école de Barisey qui était accessible à pied. D'autant que la route pour s'y rendre est quelque peu tarabiscotée. Il y a en fait plusieurs chemins possibles, mais le plus court nous fait emprunter une rue très étroite, avec un étranglement à un endroit, et je crains des encombrements aux heures de pointe. Aujourd'hui, tout est calme, nous verrons ce qu'il en est au moment de la rentrée.

J'arrive au lycée sans me perdre, ce qui constitue un bel exploit quand on sait que je suis totalement dépourvue d'un quelconque sens de l'orientation. D'ailleurs, j'arrive à m'égarer entre les bâtiments de l'école, en dépit des détails fournis par Thomas la veille et des instructions données par la personne à l'accueil. Au final, nous trouverons le bureau de la secrétaire des classes primaires, mais j'ai déjà le bras en compote de porter Sacha et il fait une chaleur cuisante.

La secrétaire en question est un vrai personnage. Elle est adorable, nous met tout de suite à l'aise et les filles l'adoptent rapidement. Nous sommes venus avec les pièces manquantes pour finaliser nos dossiers d'inscription et avec les dossiers scolaires des filles qui nous étaient demandés. Du même coup, nous rencontrons le directeur des classes primaires, qui joue spontanément avec Sacha et qui n'est pas avare de détails sur son établissement. Nous avons droit à une visite succincte des lieux, et je vois bien que les filles sont impressionnées. C'est certain, ça change des petites écoles de Barisey ou de Saulxures. Le complexe nous parait géant, avec de nombreux bâtiments, rien que 3 cantines et une cafétéria, ainsi que plusieurs cours de récréation réservées aux maternelles, aux primaires ou aux élèves du secondaire. Rien que de la petite section au CM2, il y a 27 classes! Au total, l'établissement accueille 1700 élèves de 3 à 18 ans! Mais les installations semblent à la hauteur de la réputation de l'école. J'espère de tout coeur que les filles seront bien ici.

Je craignais qu'il y ait foule, mais en réalité, l'école est déserte et nous en avons fini rapidement. Juste le temps de passer à la fruteria avant de rentrer. L'après-midi, les enfants sont intenables! Ils ont du se passer le mot et finissent punis tous les trois. Oui, même Sacha car je suis excédée! En fin d'après-midi, prise de remords, je décide d'inaugurer avec eux la baignoire balnéo de notre salle de bain parentale. Vous savez, celle qui a le trou-trappe de visite sur le devant et qui a servi d'abri à mon stupide chat!

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Une fois de plus, je me rends compte que cela a été pensé par des Espagnols, pour des Espagnols. En effet, aucun pommeau de douche à l'horizon: un peu compliqué pour se faire un shampoing et pour rincer la baignoire. Et la commande des programmes de bain bouillonnant reste encore à ce jour un grand mystère pour moi. Avec les enfants, on tripote et on appuie sur tous les boutons. Ça fonctionne sans que l'on comprenne pourquoi, puis ça s'arrête pour une raison mystérieuse et ainsi de suite. Au moment d'éjecter le bouchon de la baignoire, nouveau problème, ça ne fonctionne pas. Je dois aller chercher une paire de ciseaux pour faire levier: c'est pratique dites-moi! Remarquez, je ne suis pas dépaysée, nous avions un problème similaire à Barisey, mais le bouchon était tout de même moins récalcitrant.

Au final, les enfants étaient ravis de barboter, et Sacha a eu un premier contact très favorable avec les bulles. Pour ma part, cela m'a contrainte à beaucoup de contorsions, surtout pour nettoyer la baignoire à quatre pattes, tout en gardant un oeil sur Sacha qui gambadait à l'extérieur. On ne fera pas ça tous les jours, c'est certain!

 

Mercredi 27 août 2014

Aujourd'hui c'est mercredi, et traditionnellement, c'est le jour des enfants. Nous ne dérogerons pas à cette règle car il nous faut retourner à l'école pour réceptionner les manuels scolaires que nous avions commandés pour les filles. J'arrive avec mes trois petits et ma poussette et tombe nez-à-nez avec des escaliers! Eh bien ça va être pratique! En désespoir de cause, j'abandonne ma poussette et remercie mentalement le ciel de n'être pas en fauteuil roulant!

En voyant la file d'attente, je crois défaillir! Il y a foule et la queue serpente en plein soleil! Pour que le tableau soit complet, Sacha commence déjà à se dandiner dans mes bras, signe que l'agacement n'est pas loin, qu'il va vouloir descendre, se sauver, et que je vais devoir le poursuivre au beau milieu des autres parents. Ceci dit, j'ai eu le nez creux, car je suis chaussée de claquettes alors que j'avais longuement hésiter à mettre des talons!

Ça n'avance pas, c'est mal organisé leur truc! Les parents se croisent, il faut tout vérifier, certaines commandes sont incomplètes, et les dames se chargeant de la vente semblent avoir une idée fixe: nous refourguer du papier collant pour couvrir les manuels de classe. Ensuite seulement, il faut régler sa note, et là encore, ça coince, car le monsieur qui assure cette fonction n'a pas du être assidu lors de ses cours de mathématiques lorsqu'il était petit.

Bon, ça y est, c'est bientôt à nous! Mais tout à coup, patatras!, Sacha perd l'équilibre à force de tourner en rond autour de ma jambe, et tombe méchamment sur le béton, se heurtant la tête au passage. Hurlements sonores et retentissants du petits bonhomme: si toutefois je voulais passer inaperçue, c'est raté! 

Durant notre longue attente, j'ai pu constater l'importante proportion de parents espagnols, et notamment des mères, très "BCBG limite coincées", gesticulant et parlant très fort pour se raconter leurs vacances avec force détails. Ça fait très Wisteria Lane, et si cet échantillon est représentatif des mamans d'élèves, je sens que je ne vais pas côtoyer grand monde car ce snobisme et cet étalage de vie privée ne me plaît guère.

Quand c'est enfin notre tour, nous réceptionnons nos livres vite-fait bien-fait et c'est lourdement chargés que nous repartons à la voiture. 

Après l'effort, le réconfort, car l'école est à un petit km de la plage de Muchavista. J'ai prévu le pique-nique pour faire la surprise aux enfants de les emmener manger au bord de l'eau. C'était compter sans un stationnement laborieux à cette période et à cette heure de la journée. Nous trouverons finalement une place, mais il faudra un peu marcher. Les filles sont de bonne composition et me proposent spontanément leur aide. Ce n'est pas de refus car entre le pique-nique, mon sac à main, le sac à langer, l'appareil photo, les serviettes, les jouets de sable, les maillots et la poussette, je suis un brin chargée et j'ai quelques difficultés à manoeuvrer ce pauvre Sacha.

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En arrivant devant la mer, je comprends pourquoi tout le monde se tient à l'abri d'un parasol. Diantre qu'il fait chaud! Naturellement, je ne pouvais pas en plus m'encombrer avec ce genre de matériel: il faudra faire sans. Nous nous installons dans l'ombre minuscule que nous assure la poussette et déballons notre déjeuner. Les filles s'en sortent respectablement, mais Sacha rechigne à manger, trop obnubilé par l'eau et le sable. J'abandonne rapidement car il se trémousse et en met partout. Pour une fois, il mangera des chips et des petits morceaux de sandwich. Pour y ajouter un peu de croquant, il manipule la nourriture de ses petites mains ensablées: mieux lui que moi! 

Le repas pris, nous ne pouvons quitter la plage sans un petit tour à l'eau. Cette petite baignade digestive fait un bien fou car la température est difficilement soutenable. Résolument, ce n'est pas une heure pour exposer les enfants, mais le repas, c'est à midi et non à 17 heures. Et après quelques brasses et autant de pâtés de sable, nous plions bagages.

Sacha retrouve son lit avec plaisir pour une petite sieste bien méritée, les filles optent pour un petit temps de lecture, et moi je m'atèle à couvrir les livres, car il y en a un paquet et tout doit être prêt pour mardi. 

Vers 17 heures, nous ressortons, car j'ai été avertie que mon colis Mondial Relay venait d'être livré. Quel colis me direz-vous? Mais le colis de nourriture pour Sacha! N'ayant définitivement pas trouvé de petits pots convenables pour alimenter mon petit homme, j'ai du me résoudre à lui acheter des pots pour enfants de 8 mois. En France, à huit mois, les enfants mangent déjà de tout petits morceaux, mais pas ici. Le contenu des pots est une espèce de purée liquide avec du poisson de façon quasi-systématique. Sacha ne les aime pas du tout et j'ai tendance à le comprendre car en plus d'une texture rappelant vaguement le vomi, l'odeur n'est pas non plus transcendante. Depuis quelques temps, lui qui avait bon appétit se met à table à reculons et les repas se font plus dans une ambiance de corps à corps que de façon détendue.

Me rendant à l'évidence, Tom et moi avons décidé de lui faire expédier mensuellement de France un colis de 20 kg de vivres. Avec des trucs sympa estampillés Nestlé ou Blédina. J'ai fouillé le Net en long, en large et en travers, sans rien trouver de satisfaisant. En désespoir de cause, j'ai du solliciter maman qui n'a pas mis longtemps avant de prendre son petit-fils en pitié et de se porter volontaire. Et après une expédition au rayon bébé du supermarché, un empaquetage et un étiquetage en règle, un portage fastidieux du colis jusqu'au point relais, le ravitaillement était en route. A l'issue d'une petite semaine de transit, ça y est, le paquet est à Alicante et il m'attends. Enfin il attend surtout Sacha! 

Le relais-colis n'est qu'à quelques kilomètres de chez moi, mais il faut croire que c'était suffisamment loin pour que je me perde, malgré le GPS. Décidément, je vais finir par croire qu'il ne me sert à rien celui-là. Après avoir tourné un certain temps, je suis soulagée de trouver. J'ai tout prévu de ce que j'ai à dire, et j'ai déjà procédé à la traduction sur mon appli d'IPhone. Je fais preuve d'une vraie bonne volonté, c'est pourquoi je suis atterrée de réaliser que les messieurs auxquels je m'adresse ne me comprennent pas du tout. Je finis par me débattre comme je peux, et quand ils percutent enfin, je suis rouge de confusion! L'essentiel étant que je reparte avec mon colis, je n'en suis pas moins vexée de cet échec de communication. Et comme je me remets souvent en question, j'en conclus que ce sont des cons, point barre!

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Au dîner ce soir, c'est jour de fête. Je retrouve mon Sacha ouvrant un large bec pour réclamer son dû. Je ne remercierai jamais assez maman de nous rendre ce fier service, mais je peux quand même essayer: merci, merci, merci, merci ma maman!

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Commentaires
M
Bon, il est écrit que la famille Lavail est désormais abonnée aux journées mouvementées! J'ai ri en imaginant votre pique nique à la plage, je me suis automatiquement revue sous un soleil de plomb, tentant veinement d'endormir Sacha tandis que les filles barbotaient dans la mer. Les grognements du petit homme ont progressivement évolué vers des hurlements et il a fallu plier bagage sous les regards courroucés des touristes venus pour un moment de détente et non pour supporter les décibels d'un mini Lorrain. Il a fallu jongler pour passer les filles sous l'eau claire afin de les débarrasser du sable, la main appuyée sur le poussoir qui débitait l'eau, et l'autre bras portant Sacha, dans le but de mettre un terme à ses cris stridents! J'était en nage, et d'une humeur de dogue durant 10 bonnes minutes!
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