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L'aventure à l'espagnole...
17 septembre 2014

Du sport… encore!

Après ce lundi que je qualifierais de "relativement épuisant", je crains un peu pour le reste de la semaine. N'étant pas superstitieuse, j'en arrive toutefois à la conclusion que la chance du débutant a pris fin, et que le quotidien avec mes loulous sera rude. C'est pourquoi je profite au maximum de ma journée de mardi.

Le mardi, les filles mangent à la cantine et Sacha est à la crèche. Je suis seule avec moi-même, sans enfants, sans chalazions sur lesquels appliquer des compresses chaudes: rien, juste moi et moi :-) Je dois aller faire les courses, mais compte bien en tirer le meilleur parti. Je flâne, je me promène, loin de la précipitation habituelle. Je trouve même une adorable petite brosse à dents pour mon Sacha qui a quelques quenottes qu'il serait bon d'astiquer avant que les caries ne se taillent la part du lion. A midi, je m'octroie un apéro - jus de tomate au soleil au bord de ma piscine, suivi d'un déjeuner de sushis achetés le matin. Rho que ça fait du bien! A Barisey, j'ai été habituée au calme, Tom étant au boulot en journée, les filles à l'école et Sacha consentant à faire deux siestes quotidiennes. J'y ai pris goût et n'ai pas eu le loisir de retrouver ça ici jusqu'à présent. J'avoue volontiers que cela me manque et que renouer avec le silence m'aparaît comme du pain béni. 

Certes, les journées sont trop courtes à mon goût car à 15h30, il faut déjà se mettre en route. A leur retour, les filles ont la surprise de recevoir à nouveau du courrier. Une carte de papy Didier et mamie Isabelle pour Eva, et une carte pour chacune des filles de la part de mamie Majo. Comble de la joie, lecture et re-lecture de leurs missives respectives. Finalement j'avais tort: ce lundi était un accident et la vie continuera d'être paisible :-)

C'est à moi que le mercredi matin offre un joli cadeau. Une maman d'élèves déjà croisée auparavant m'accoste pour me demander si Sacha va bien à la garderie. Elle connaît le prénom de mon petit homme: c'est étrange! Elle m'explique qu'elle est professeur de Français à la garderie Lumière. Les échos que j'ai pu avoir au sujet de cette personne ont toujours été très élogieux, et il est vrai qu'elle semble très douce. Elle s'appelle Mathilde, et ce sera ma 1ère connaissance amicale ici. C'est une Française qui s'est expatriée il y a 12 ans, amoureuse d'un Espagnol pour lequel elle a abandonné son pays. Ce monsieur travaillant aujourd'hui en Angleterre, elle connaît et partage une situation similaire à la mienne: un quotidien à gérer seule et un papa absent. Nous discutons près d'une heure devant le Lycée et ça fait un bien indescriptible de parler à quelqu'un, de pouvoir l'étiqueter comme étant un visage ami. Certes, je n'ai jamais eu le loisir d'être vraiment isolée, toujours entourée de mes enfants ou pendue au téléphone, mais ce n'est pas pareil. C'est une vraie bonne nouvelle que voilà et je la savoure à sa juste valeur.

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En fin d'après-midi, les devoirs sont finis et nous décidons d'aller au sport. Ce soir, les filles ont zumba et moi, je suis bien décidée à afficher présente au cours de step. J'ai réglé mon problème de cadenas de la semaine passée. Ça m'a demandé une bonne dose de patience et de persévérance pour essayer une à une toutes les combinaisons, mais j'en suis venue à bout. J'ai à présent un cadenas en bon état de fonctionnement, et, avantage non négligeable, dont je connais le code! Une fois n'est pas coutume, j'arrive à l'heure et ai même le temps de déposer Sacha à la garderie sans précipitation. J'investis le "studio 1", identifie les step dans un coin de la salle, j'en prends un et je m'intalle. Sitôt en position, le cours débute, pile à l'heure. Dans la salle, il y a des femmes, mais aussi des hommes. Pas seulement un ou deux qui se seraient perdus, non, non, ils sont nombreux! Je me fais la réflexion qu'ils sont tout de même étranges de venir faire un sport de filles.

La leçon démarre et le prof allume la musique. Le 1er son craché par les enceintes me fait reculer d'un mètre tant le volume est élevé! Note pour plus tard: je ne devrai pas venir trop régulièrement sous peine de gagner en muscles mais de perdre l'intégralité de mes capacités auditives! Bref, nous commençons les mouvements. De prime abord, ceux-ci semblent bien moins complexes que lorsque je faisais du step avec Cindy et Béné. Alexis, notre prof de l'époque, nous concoctais des enchaînements très chorégraphiés, et j'avais le don de toujours me perdre en cours de route. Je devais alors courir après la montre pour rattraper le reste du groupe, ce qui a déjà donné lieu à de nombreux fous-rires avec mes acolytes. 

Ici, tout va comme sur des roulettes, c'est simple comme bonjour... le temps de la 1ère chanson. Ensuite, le prof disjoncte! Toujours pas de chorégraphie, mais des mouvements hautement physiques qui me font un mal de chien. Mes pauvres petites jambes ne savent plus où donner de la tête et pourtant, la difficulté et la rapidité des mouvements redoublent à chaque changement de mélodie. Je crache presque mes poumons et mon coeur est au bord de l'explosion! Merde, j'ai l'impression d'être aussi rouillée qu'une mémé de 80 ans! J'arrive à suivre, mais demain, c'est certain, je n'arriverai plus marcher. Tout à coup, mais que fait le monsieur devant? Pourquoi se met-il en position genre "je vais faire des pompes"? Et surtout, pourquoi tout le monde l'imite? Ah! Parce qu'on va faire des pompes! Oh non, je ne veux pas! Je n'ai jamais réussi à faire ça et pourtant, impossible de me défiler. Au bout de la dixième, j'ai les muscles des bras tétanisés, et je sens qu'ils ne me soutiendront plus longtemps. Mon Dieu, faites que ça cesse! Mon calvaire prend fin et alors que je pense que nous allons procéder aux étirements, je vois tout le monde aller chercher un poids. Je les imite mais ne sais pas quelle taille choisir. Moi, la muscu, c'est pas ma tasse de thé. Je refuse de passer pour une chochotte alors je m'emparre du poids le plus lourd. Pfiou! Saleté de vanité! La prochaine fois, je prendrai un poids de 30 grammes, dussé-je passer pour la reine des cloches. Parce que le poids, je me disais que nous allions peut-être nous contenter de le regarder. En fait non! Il faut le soulever à bout de bras, dans tous les sens possibles et imaginables, tout en sautant en l'air et en enchaînant les flexions. C'est certain, je n'en sortirai jamais vivante! Pour parfaire le tableau, nous finissons par des adbos. J'ai les muscles en feu! Je sors en marchant de travers et mes jambes ont l'air d'avoir séché sur un tonneau. 

Quand je récupère mes filles, Eva me donne l'estoquade. Elle s'effraye en me voyant, fait mine de me soutenir et m'interroge craintivement: "Mais maman, ça va? Pourquoi est-ce que tu es si rouge? Hein, hein maman? Pourquoi tu es si rouge?" Oui, bon, ça va! On va pas s'éterniser sur le sujet. Je suis rouge parce que j'ai passé une heure en compagnie d'un fou furieux qui doit sans doute mettre des produits prohibés dans sa bouteille d'eau!

En rentrant, il pleut. C'est la 1ère fois qu'il pleut vraiment depuis que nous vivons ici. Il a déjà fait quelques gouttes une nuit, mais rien que la Lorraine que je suis pourrait qualifier de "pluie". Ce soir, pour la 1ère fois, nous dînerons dans la cuisine car tout est trempé. Je n'ai pas le coeur de faire à manger. Je ne sens plus ni bras ni jambes, je veux juste m'asseoir et panser mes malheureux muscles endoloris.

Justement, ça tombe bien. En début de semaine, j'ai acheté des croquettes surgelées au fromage. Ce doit être la même chose que ce que nous avons mangé à la taperia avec Tom et j'ai envie de faire découvrir ça aux filles. Je sais, ce sont des trucs très gras dont les Espagnols ont le secret, mais vu le nombre de calories dépensées ce soir, je pense avoir largement gagné le droit de manger ce qui me plaît! Dans le magasin, rien ne m'avais frappé, mais en sortant la boîte du congel, mon regard se pose sur un petit mexicain. Tiens-donc, c'est mexicain? Je dispose mes croquettes sur la plaque de cuisson, et j'enfourne. Quand le four sonne, nous avons faim toutes les trois. Je me dis vaguement que c'est un peu étrange que les petits beignets soient si sombres, mais n'y prête guère attention. Je sers accompagné d'une salade et les filles se lancent. Eva coupe et, oh! Mais il y a du légume là-dedans! Il y a du vert! Elle trempe abondamment dans la sauce vendue avec, porte le tout à sa bouche et fait un bond en l'air! La pauvre, elle a la bouche en feu! Là-dessus, elle boit un grand verre d'eau mais rien n'y fait! 

Je goûte à mon tour. La vache! C'est vrai que c'est fort! Et alors la sauce, c'est à vous tordre les boyaux! Je me rue vers la poubelle et ah! "Pimiento", ça voudrait pas dire "piment"? Je cherche fiévreusement sur internet, pour découvrir que je viens de faire manger des piments farcis à mes enfants! Mère indigne! Une fois de plus, je me maudis de ne pas maîtriser la langue! Promis, je ferai plus attention la prochaine fois!

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