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L'aventure à l'espagnole...
2 septembre 2014

C'est la rentrée!

Dring! Dring! Dring! 6h45, c'est le réveil! La vache!, ça pique les yeux! Surtout que la nuit a été plutôt courte et agitée. Je ne sais pas pour vous, mais moi je dors toujours mal les veilles de rentrée. Je suis d'un naturel frileux, inséparable d'avec mon pyjama et pelotonnée contre Tom, mais ces nuits là, je ne sais pas, un micro-climat doit s'établir autour de moi et je me réveille en pleine nuit avec l'impression qu'il fait une chaleur à tomber à la renverse! Ce n'est pas ce que je préfère, surtout quand on sait qu'en pareilles occasions, j'ai déjà des endormissements difficiles. C'est bon? Vous avez compris? J'ai la tête dans le derrière et je me lève comme une zombie.

Heureusement, tout a été méticuleusement préparé la veille, des vêtements au goûter des filles, des cartables à la table du petit dej'. Je réveille les enfants à contrecoeur, ils sont si beaux et si sages quand ils dorment. Tout ce petit monde s'habille dans un joyeux chahut et l'on se retrouve à la table du petit déjeuner, dehors bien entendu. Là encore, je ne peux pas ignorer que c'est la rentrée, car ces matins là, toute la nourriture me semble pâteuse. J'ai la bouche sèche et je peine à déglutir: je crois que je suis encore plus angoissée que les gamins! Mince alors! Ils m'ont pourtant si souvent tapé sur les nerfs durant les vacances, leur présence m'a semblée si envahissante par moment, j'ai de nombreuses fois prié pour que ce jour béni arrive et maintenant qu'on y est, j'en ai presque la nausée! Ca va, je ne suis pas du tout contradictoire comme fille!

7h55, c'est le départ! Juste le temps de prendre quelques photos pour immortaliser cette 1ère rentrée espagnole. Il nous faut charger la voiture car Sacha a besoin d'un paquet de couches, de draps et de tout un tas de trucs qui prennent de la place. C'est pas vrai, on est limite en retard! Ca doit être dans mes gênes, ce n'est pas possible autrement. Je suis toujours en avance et tout à coup, je cours après la montre! Bon, c'est Tom qui conduit, c'est plus prudent, des fois que je défaille au volant! Et comme monsieur est joueur, il teste un nouvel itinéraire. Là, comme ça, le jour de la rentrée! Et devinez-quoi? Eh bien il se plante de route! Punaise de punaise, on va être en retard! Je m'agite sur mon siège, je me dandine et me trémousse, je triture mes doigts et je mordille mes lèvres. Détends-toi Roxane, tout va bien se passer! 

Oui, enfin ça ce n'est pas sûr! Car si nous arrivons dans les temps, nous avons la très désagréable surprise de nous retrouver devant le Lycée Français, coincés au milieu d'une cohue indescriptible. Les gens vont dans tous les sens, les parkings sont saturés et... l'heure tourne! Et voilà, c'est la fin de tout, on va être garés à 10 km, on avait autant venir en vélo. Je suis toujours très mesurée dans de pareilles situations ;-) J'en veux à la Terre entière! Thomas, qui est le plus posé de nous deux, finit par nous trouver une place qui n'en est pas vraiment une dans une petite rue adjacente.

Allez, allez! Tout le monde descend! La petite troupe au complet prend le chemin de l'école. Je sens bien que jes filles se rapprochent de plus en plus de papa et maman, et quand nous entrons dans l'enceinte de l'école, elles demandent carrément la main. Si vous saviez mes cocottes, maman est dans un piètre état! Comme au lycée, il y a des listes affichées et chacun cherche sa classe. Je suis petite et j'ai une vue lamentable, la nature me pénalise injustement. Du coup, j'envoie Tom: lui, il est grand et il a des vrais yeux en état de marche! Bingo! Il trouve les filles! Eva est en CM1 A avec Ana LINARES et Jeanne est en CP D avec Agnès POUSSE. POUSSE? Mais c'est pas un nom ça "POUSSE"! Tom et moi nous regardons d'un air entendu, grave erreur car le fou-rire nous prend et il n'est guère judicieux de nous moquer de la maîtresse devant Jeanne. 

La minette me demande comment elle devra appreler sa maîtresse. Je lui réponds qu'il faudra lui demander, mais que "maîtresse Agnès" ou "madame POUSSE" me semble bien. Allez, c'est parti: re-fou-rire! Elle pige vite que je ris du nom de la maîtresse et m'imite aussitôt! Oh non! Il ne faut pas, c'est mal! Merde! Ressaisis-toi Roxane, t'as quel âge pour rire comme une ado boutonneuse? Soyons indulgents, mettons ça sur le compte du stress!

Chaque élève doit patienter au pied du pillier qui porte le nom de sa classe dans la cour de récréation. Je reste avec Jeanne et Sacha tandis que Tom s'en va avec Eva. Oh non! Ma grande fille! J'ai les yeux qui piquent! Sacha me ramène rapidement à la réalité, car il s'agite dans mes bras, il veut marcher alors que la foule est oppressante. Il est toujours prénible dans ces moments là. Je rassure ma Jeannette du mieux que je peux, mais je perds de ma superbe minute après minute car autour de moi, tout le monde parle espagnol. Mais où diable sont les Français? Comment va faire ma Nenette pour se faire des amis? A l'issue d'une attente insoutenable, la maîtresse arrive, les petits se rangent deux par deux, et ils s'en vont. Un dernier bisou, un dernier câlin, un dernier encouragement et elle disparaît. J'ai le coeur serré mais je suis rapidement rejointe par Thomas, heureusement. Pour Eva, tout s'est bien passé: Tom a assuré, comme d'hab.

 

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La première épreuve est passée, reste la seconde et pas des moindres: déposer Sacha à la garderie. Il commence son adaptation aujourd'hui à la Escola Infantil Lumière. Il y restera 2h aujourd'hui et demain, 3h les jours suivants et si tout se passe bien, il adoptera son rythme définitif la semaine prochaine. La crèche de Sacha est merveilleuse, toute peinte de bleu de gris et de blanc. Les locaux sont accueillants, propres et bien entretenus et il y règne une atmosphère très douce. Thomas avait craqué lors de la visite, je suis également séduite. Nous faisons la connaissance de Maria, qui sera sa référente. Elle ne parle qu'espagnol comme tout le personnel, mais elle semble maternelle et j'éprouve immédiatement un élan de sympathie pour cette femme. Je lui confie les affaires de Sacha, son petit sac à dos et enfin mon tout petit homme qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Il pleure à chaudes larmes, il tend ses petits bras pottelés. Oh non! Que c'est dur! C'est inhumain même! Maria ne s'éternise pas, elle l'emmène avec elle en jurant que tout ira bien. Elle a raison, inutile de tourner autour du pot pour partir quand même à la fin.

Nous partons la mort dans l'âme, mais j'ai rendez-vous au centre d'Alicante pour aller faire mes ongles. Un peu moins de trois semaines ont passé depuis le fiasco avec "les clandestins asiatiques du Carrefour", mais j'ai les mains ratatinées, et je suis encore en-deça de la vérité! Après de longues recherches sur Internet, Thomas a trouvé un salon du nom de Berenice qui a daigné le rappeler. Avant d'y parvenir, il s'est heurté à deux problèmes. Le premier étant que rien n'est référencé ici. En France, on prend les Pages Jaunes, et hop!, c'est parti! Ici, les Paginas Amarillas sont parfaitement inutiles car on n'y trouve rien. En cherchant sur Google, ce n'est pas vraiment mieux. Leur clientèle doit se faire par le bouche-à-oreille ou alors par hasard: des gens passent devant, voient de la lumière et entrent! Second problème, personne ne répond au téléphone et surtout, personne ne rappelle. Sauf Berenice, qui a sa page web ET qui a rappelé! Si c'est pas un vrai gage de sérieux!!!

Nous arrivons un peu avant l'heure dite. Berenice partge son local avec un salon de coiffure. Le lieu est propre et... Berenice n'est pas là. Elle est en retard! Non, c'est pas possible! Une Espagnole qui est en retard? On nous dit d'aller boire un café et de revenir ensuite! Ben voyons! Je n'ai aucune envie de boire un café! Nous récupérons Sacha dans moins de 2 heures alors il faut expédier! Je ronchonne en tournant les talons, et, bon gré mal gré, nous allons faire un tour. Nous passons devant le Sephora, le Desigual, les boutiques Guess et DPAM, les Corte Ingles, etc. L'endroit regorge de magasins sympa: je sens que je vais m'y plaire.

Quand nous revenons, Berenice nous attend. Je m'installe et Tom lui explique la situation: je veux du gel, mais le "dindon" de l'autre fois m'a mis de l'acrylique. Berenice a deux de tension! Elle tourne autour du pot, elle réfléchit, elle hésite. Elle semble gentille mais j'ai envie de la secouer pour la réveiller. Elle coupe la poire en deux et décide de faire des retouches en acrylique et un remplissage au gel! Elle aime se compliquer la vie la cocotte! Aller, on va peut-être se lancer là, non? Elle attaque et Tom reste un peu au début. Rapidement, il doit repartir chercher Sacha. Il a le temps de faire l'aller-retour et Berenice n'a toujours pas fini. Elle travaille avec application mais avec la lenteur d'un escargot estropié. Elle nous avait annoncé 1H45, ce qui est déjà très long, mais l'opération durera en fait 2h30!!! J'ai cru devenir dingue sur mon fauteuil! Quand enfin elle a fini, il faut lui laisser qu'elle a réalisé un travail impeccable. Mais franchement, j'espère qu'elle sera plus rapide la prochaine fois, sans quoi je devrai chercher ailleurs. Une fois de plus, je repense à Andréa et à Emilie qui alliaient gentillesse, ponctualité, dextérité et rapidité!

En sortant à midi et demie, nous décidons de ne pas rentrer et de profiter de cette première journée sans enfants pour aller grignotter des tapas en ville. Certes, Sacha est de la partie, mais un vaut mieux que trois en terme de maîtrise de la situation. Surtout que Tom et moi sommes en supériorité numérique: ça devrait bien se passer. Ce ne sont pas les taperias qui manquent et nous jetons notre dévolu sur l'une d'elle qui nous semble attrayante. Un coup d'oeil à la carte, et nous nous décidons pour une assiette de jambon cru (forcément!), des petites bouchées frites au fromage à accommoder de confiture de tomate ainsi que pour un plat de poulpe sur un lit de purée truffée. Que c'est agréable de déjeuner au soleil! Sacha mange puis gambade autour de nous. Il est d'humeur mi-figue, mi-raisin, mais cela ne nous empêche pas de profiter de l'instant. Et puis c'est rudement bon!

Thomas en profite pour me relater la première matinée de Sacha en collectivité. Il semble que passées les dix premières minutes, Sacha aie mis son chagrin de côté pour profiter des jeux et des câlins de Maria. Il a pleuré en retrouvant son papa, mais à cet âge, les débordements d'émotions sont difficilement gérables par un autre moyen. Je suis soulagée d'apprendre que les grosses larmes de crocodile ont vite cessé, et de ne pas retrouver mon bébé bouffi par des pleurs intarissables. J'espère que l'expérience sera aussi positive demain, et de mieux en mieux les jours suivants.

Je craignais que le temps ne s'étire à l'infini avant de retrouver les filles, mais c'est tout le contraire. A peine le temps de dire ouf!, et il est déjà l'heure de se mettre en route! J'y vais seule car Sacha est à la sieste, gardé par son papa. J' arrive tôt, mais c'est déjà la crise des embouteillages! Ouh là là! J'espère que ça ne sera pas comme ça tous les jours! Gageons que l'affluence est liée à la rentrée et que cela se décantera les jours suivants. Même valse rocambolesque pour trouver une place: je n'aurai jamais la patience de faire ça tous les jours!

A 16h, les enfants sortent. Il faut aller les chercher dans la cour, à côté de leur pillier. On peut le dire sans exagérer: c'est un bordel sans nom. Une marée humaine s'engouffre dans l'école à l'ouverture de la grille et la cour fourmille de toutes parts. Je redoute de ne pas retrouver mes enfants dans toute cette agitation. J'identifie rapidement Jeanne aux côtés de sa maîtresse, mais nous tournons longtemps sans reconnaître Eva. Mince! Et si elle avait filé en douce? Et si elle s'était perdue? Et si elle était partie avec quelqu'un d'autre? La panique me gagne, mais au même moment, je vois sa classe qui arrive, avec un retard de près de 10 minutes. Je suis soulagée de serrer ma grande fille, et pressée qu'elles me racontent leur journée.

Cette année, les filles mangent à la cantine les lundis, mardis et jeudis, qui sont les trois seuls jours où elles ont classe l'après-midi. Les mercredis et vendredis, elles finissement leur journée à 12h30. On ne dirait pas, mais elles ont plus d'heures de cours qu'en France, l'organisation étant simplement plus intelligeamment pensée. Pour elles aujourd'hui, c'était journée continue! Elles ne tiennent plus en place et leurs récits partent dans tous les sens tant elles ont de choses à raconter. En résumé, elles sont enchantées de leurs maîtresses et plus globalement de ce premier jour. Elles me garentissent avoir bien mangé à la cantine, car c'est bien meilleur qu'en France. Oui, enfin là j'ai un doute, car c'est la Sodexo qui livre, comme l'an passé quand elles mangeaient chez Manu! Le principal étant tout de même qu'elles soient contentes.

C'est côté copines que les filles ne sont pas à égalité. Eva, d'un naturel hyper sociable et avenant, a spontanément été vers ses camarades et, à l'issue de cette 1ère journée, elle est fière de m'annoncer qu'elle a déjà plein d'amies. Pour Jeanne, c'est une autre paire de manches! Déjà, la cocotte est boudeuse et va moins naturellement vers les autres. Sans être timide, elle a le contact moins facile que sa soeur. Elle m'avoue donc n'avoir parlé à personne! Oh non! Mon coeur de maman se serre! Je ne veux pas que mon bébé soit seul et isolé! Pendant les récréations! Et pendant la pause méridienne! A sa décharge, il n'y a pas de petites françaises dans sa classe, ce qui rend la manip' plus ardue. Elle est beaucoup restée avec sa maîtresse, et avec sa soeur durant ses temps libres. Il lui faudra sans doute un peu plus de temps et je compte bien l'aider à surmonter cette petite épreuve.

Le soir, on commence fort avec la réunion de rentrée pour les parents des nouveaux arrivants. J'y croise pour la seconde fois le directeur des classes primaires ainsi que sa secrétaire. Le comptable de l'établissement fait une brève apparition, tout comme les deux dirigeantes de l'APA - APE. Ces deux là n'ont pas l'air commodes! Moi qui étais pleine de bonne volonté et prête à redonner de ma personne pour l'école, je suis coupée dans mon élan. Mais décidée à ne pas rester sur cette première impression mitigée, je reprendrai contact plus tard... Nous avons droit à tout un laïus qui ne m'apprend pas grand chose que je ne sache déjà, mais la moindre des choses était d'afficher présente. Il y a autour de moi une majorité de francophones, mais je regrette que chacun reste obstinément dans son coin. Je pensais profiter de cette occasion pour lier quelques connaissances: ça semble mal parti. Pour ceux qui le souhaitaient, nous avons droit à une visite complète des locaux. Je découvre les classes, la piscine et les terrains de sport ainsi que les bibliothèques et cantines. Eh bien! C'est grand! 

A table au dîner, les filles ne se lassent pas de nous raconter encore et encore le contenu de leur journée. Le bilan semble positif, mais il ne faut pas traîner, car tout recommence demain...

 

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