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L'aventure à l'espagnole...
5 août 2014

Cap sur Alicante!

Et voilà, cette fois ça y est: c'est aujourd'hui que nous disons au revoir à la France! 

Nous nous levons à une heure que j'estime matinale en cette période de vacances, mais la route qui nous attend est longue, et nous sommes tenus aux horaires d'ouverture de l'agence immobilière, sans quoi nous dormirons dehors ce soir. Dans le silence et le calme du matin, je prépare le pique-nique de midi, les enfants et maman profitent de leurs dernières minutes de sommeil. Une fois tout le monde debout, c'est l'effervescence! Il s'agit de boucler sacs et valises sans rien oublier, de récupérer les chats et leurs affaires sans omettre l'injection d'insuline, de penser aux plantes... Ah oui! Il faut démonter le lit-parapluie de Sacha! Il a pour lui d'être hyper compact et léger. Génial me direz-vous? Oui, mais il y a un hic: c'est un cauchemar à monter, et à démonter aussi du coup! Mais après quelques minutes de mascagne, c'est bon, il est prêt à trouver sa place dans le coffre. Parce qu'il faut aussi recharger les voitures. Ça, c'est monsieur qui s'en charge! Vous savez, ce grand moment de solitude où l'on se demande comment on a réussi à tout faire rentrer la veille! Et puis, soyons honnêtes, quand on passe par chez papy et mamie, on repart toujours plus chargés que quand on est arrivés! Eh oui, les cadeaux pour les enfants, et pour les grands aussi :-) C'est vrai quoi! Les petits dej' n'auraient pas la même saveur sans le miel de Papy Didier et les confitures de Mamie Isabelle. Et hop! Un carton de plus :-) (D'ailleurs, merci à eux!)

Et après un dernier petit déjeuner ensemble, zou, zou zou! tout le monde en voiture! Les enfants sont excités, les chats aussi à les entendre, Sacha apparaît de bonne humeur: tout cela est de bon augure, enfin sauf concernant les chats. On évite de justesse les larmes et on se met en chemin...

Les premières heures sont les plus "difficiles" en terme de circulation, et nous font redouter le pire! Je peste toute seule, comme d'habitude: "Bon Dieu! A quoi ça sert de rouler un mardi pour se taper tous les c... sur la route quand même!" Les enfants sont zen, maman aussi malgré un dos qui lui fait mal, les seuls à chanter à tue-tête, c'est encore et toujours les chats: pauvre Thomas! On salue en passant la Cité de Carcassonne, le passage des Pyrénées se fait dans la joie et la bonne humeur, et les filles trépignent d'impatience à l'idée de dépasser le panneau "ESPAÑA".

Une fois la frontière franchie, il est temps de penser au plein d'essence. A la pompe, ce n'est pas pareil qu'en France, sans être vraiment différent. Je suis allée payer, pas peu fière d'avoir réussi à me faire comprendre. Certes, je n'ai dit que deux mots, mais tout de même, c'est un bon début. Et puis, ne jamais bouder les petits succès! Les panneaux de circulation non plus ne sont pas tout à fait les mêmes. Arrive ensuite l'heure du pique-nique, et la météo tient ses promesses: il fait beau et chaud, c'est un vrai bonheur. Je découvre les abris de tôle recouvrant certaines places de stationnement, je n'ai jamais vu ça chez nous, faut dire, en aurait-on réellement besoin? Je trouve l'idée astucieuse, ça évitera aux chats de trop rôtir. On s'installe, on mange, les enfants jouent, un pique-nique quoi!

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Mais pas trop longtemps, car Alicante, c'est bien au Sud quand même! Sacha est sage et dort presque sur commande, c'est inespéré. Avec maman, on papote et les filles ont droit à un DVD, ça fait passer le temps plus vite. Les autoroutes sont belles et propres, plantées de lauriers roses, par opposition avec le paysage qui est pelé et souvent pollué. Les constructions ne sont pas du meilleur goût non plus. Puis, arrive le sketch des radars automatiques. Eh bien oui, ils ont ça aussi en Espagne! Tom me dit que ça ressemble à une grande boîte blanche, comme un transformateur électrique. L'ennui, c'est qu'il y en a partout partout partout! Alors c'est avec frénésie que je freine toutes les 30 secondes. Parce que oui, je ne vous avais pas parlé de ma bonne résolution d'avant départ, qui consistait à respecter les limitations de vitesse. Bon, je ne sais pas ce que j'en ai fait, je l'ai perdue en cours de route, trop lasse de ces trajets qui n'en finissent pas, et trop excitée de découvrir notre nouveau chez-nous. Bref, je freine à chaque boîte électrique, ça me rend dingue et ce n'est pas vraiment confortable pour mes passagers. Thomas se décide à m'appeler pour me dire que les radars automatiques sont toujours indiqués. Je choisis de lui faire confiance et reprends ma vitesse de croisière.

En fin d'après-midi, nous arrivons à Alicante. Thomas avait prévenu l'agent immobilier bien en avance. Je reconnais les abords de la maison, vus et revus sur Google Maps et à 19h sonnantes et trébuchantes, nous arrivons. Fernando (l'agent en question) n'est pas là! Ah! Je suis fatiguée, les enfants et maman aussi, même Thomas n'est pas au mieux de sa forme, et il est temps de sortir les chats si l'on ne veut pas avoir une syncope féline sur les bras! Et puis il fait chaud, tout le monde a envie de se poser, de boire un coup, il est pénible ce mec!

Il annonce 15 minutes de retard, qui se transformeront en 30 minutes: c'est typique de l'Espagne semble-t-il! Je ne suis jamais à l'heure. Ou plutôt, je suis toujours à la bourre, mais chez les autres, ça m'ennerve, c'est comme ça! Nous faisons contre mauvaise fortune bon coeur, et nous nous baladons pour découvrir notre rue. Derrière la maison, il y a une montagne, la Serra Grossa. Certes, ce n'est pas les Alpes, mais ça nous garantit des balades de deux heures au départ de chez nous: le top! Fernando se pointe la bouche en coeur, transpirant: normal, il a des manches longues! Mais là, il n'a pas la clé, il faut attendre le propriétaire, qui arrivera lui aussi dans 10 minutes: mon oeil! Je ne décolère pas, je râle et je bougonne, les enfants deviennent difficilement tenables et bien sûr, il fait toujours aussi chaud sur le trottoir, alors que notre maison est juste là, derrière un mur d'enceinte! Grrrrr!

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A l'arrivée du propriétaire, Tom tente de se montrer avenant, à l'inverse de moi, qui suis glaciale comme je sais si bien le faire malgré la canicule. Celui-là n'aura pas un "bonjour" aujourd'hui! On fait le tour du propriétaire, Fernando prend quelques photos car les états des lieux ne se font pas ici. Le propriétaire récupère des pantalons dans le dressing, un manteau dans le placard de l'entrée. Au fur et à mesure de la visite, je déchante, je désillusionne, je décrépis, je me ratatine à vue d'oeil. La maison est sale. Mais sale sale. Genre vraiment cradingue! Aïe! Voilà un truc qui ne va pas me plaire! 

Bon, la maison est repoussante de crasse, mais ça ne s'arrête pas là. Cela saute aux yeux: elle a été massacrée par ses occupants alors qu'elle est si belle. Je m'explique: des murs entachés de marques noires ou marron, au choix, des sols maculés d'auréloles, des fissures par endroits, les peintures des chambres d'enfants bonnes à refaire vu leur état. Et attention, ce n'est pas de l'usure, ça frise le vandalisme! Parce qu'on ne me fera pas avaler que des morceaux de plâtre tombent spontanément! Et le clou de cette visite, c'est que TOUT est resté dans les placards! Et tout, ça veut dire que je redoute même de me réveiller et de trouver les proprios endormis à côté de moi! Parce que quand on laisse toutes ses affaires, généralement, c'est qu'on revient, non?

Succinctement, il y avait tout le contenu des placards de cuisine et principalement un fait-tout rangé avec des vieilles pâtes séchées à l'intérieur, les vieux rasoirs et gels douche dans les salles de bain, du linge de toilette, des vieux vêtements dans les chambres. Ajoutez à cela des anciennes chaussettes, des trucs parfois moisis, des draps, un bric-à-brac d'objets cassés, de la déco en quantité, une nuisette de madame dans la salle de bain parentale, etc, etc, etc. Et puis, naturellement, tous les jouets non rangés accumulés par leurs enfants au fil des ans, les photos et affaires scolaires, les albums de famille, des monceaux de livres et de magazines... A noter également qu'ils n'ont emporté aucun meuble, ce dont nous avons été informés peu avant notre déménagement. Et la chaufferie qui devait nous servir de lieu de stockage abrite encore tous leurs dossiers, leurs archives et Dieu sait quoi d'autre! J'adore! Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'alarme se met à dérailler, à biper frénétiquement et je sens qu'elle ne restera pas longtemps accrochée au mur si elle ne cesse pas rapidement ses pépiements qui me vrillent les nerfs. J'ai ce défaut de toujours voir les détails qui clochent, les finitions mal faites, et ici, ça ne manque pas!

A ce stade vous l'aurez compris, nous sommes fatigués. De la route, et du monceau de travail qui nous attend avant de pouvoir envisager de vider nos cartons! Pour ma part, je suis épuisée, mais triste surtout. J'avais placé tant d'espoirs et projeté tant de scénarios heureux dans cette maison de rêve. La réaction des enfants est aux antipodes de la mienne. Ils n'ont d'yeux que pour la grande piscine, pour le jardin bien plus vaste qu'à Barisey, et ils s'émerveillent de la maison. De leurs chambres, ils ne voient pas les murs cabossés, seulement leur nouvel espace de jeu. Pour eux, seul compte le fait qu'ils auront un bel endroit où courir et ranger leurs trésors, deux salles de bain rien qu'à eux, etc. Je me raccroche à leur enthousiasme et à leurs sourires, mais ce n'est pas suffisant pour me redonner de l'appétit lorsque Thomas revient avec des pizzas.

Le 1er repas se fait dehors, sur le salon de jardin, avec vue sur la piscine. On ne peut pas dire le contraire, c'est idyllique. Maman reste positive, mais je vois bien que Thomas accuse le coup, même si sa réaction est plus mesurée que la mienne, comme toujours. Une fois le repas et la douche pris, les enfants s'installent pour la nuit. Eva et Jeanne dormiront ensemble dans la future chambre d'Eva, et maman dans ce qui sera celle de Jeanne. Re-belotte pour le montage du lit de Sacha et nous prenons nos quartiers dans notre chambre. Nous pouvons utiliser les lits des propriétaires en attendant de les démonter le lendemain. J'ai pris des draps, il n'y a plus qu'à dormir. Enfin presque, car il faut installer les chats dans un endroit fermant à clé. En effet, les déménageurs nous livrent le jour suivant, et il ne s'agit pas que les deux minettes se fassent la belle dans l'affollement. Le hic: pas de porte qui se verrouille, que des portes coulissantes. Nous les installons à contrecoeur dans notre salle de bain, l'état de propreté ne va pas s'arranger! Pour parfaire l'ensemble, j'ai pris notre literie, qui ne convient pas au lit parental de 2X2m, alors on a beau tirer de part et d'autre, rien n'y fait!

Avant de dormir, je suis prise d'une furieuse envie de pleurer. Ma maison sans prétention de Barisey me manque. Elle est de taille plus modeste, ce n'est pas une maison de magazine ou une maison de star, mais c'est la nôtre. Nous y avons mis tout notre coeur pour la façonner à notre image. Et puis elle était accueillante, propre et bien rangée. Elle sentait toujours bon d'un plat ou d'un gâteau qui venait d'y être préparé. C'était chez moi, et c'est comme si j'y avais laissé un bout de mon coeur. J'appelle un ami qui me réconforte, un ami de mon tout petit village qui m'est si familier et qui me manque cruellement. Ce soir, ça ne va pas, j'ai besoin de sommeil car demain la journée sera encore bien longue...

 

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Commentaires
L
Même si je sais que les choses se sont arrangées depuis ce récit me laisse triste... Vivement le suivant. <br /> <br /> Merci de nous faire partager ces moments ça donne réellement l'impression d'être plus proche de vous :)
L'aventure à l'espagnole...
  • Par ce blog, nous espérons partager avec tous les étapes, les surprises, les découvertes mais également notre quotidien et aussi sans doute les "coups de moins bien" qui jalonneront cette parenthèse espagnole de 3 ans...
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