Retour à la vie à cinq...

Comme je le disais, la nuit fut courte. Dans le cas de maman, la nuit fut même inexistante! Autant dire que se réveiller à 5 heures, ça pique les yeux! Tom se lève tant bien que mal, et je l'imite du mieux que je peux. Il doit se préparer alors que je ne me lève que pour faire un dernier bisou à maman. Je la rejoins d'ailleurs au sous-sol: mieux vaut vérifier qu'elle n'a pas loupé le réveil. Aucun risque, elle n'a pas fermé l'oeil! La peine de partir, l'angoisse d'être en retard, et toujours cette sempiternelle histoire de valise. On discute encore un peu tandis qu'elle se prépare et rassemble ses dernières affaires. 45 minutes après le saut du lit, c'est le départ. Thomas a eu le temps d'avaler un café, mais maman partira le ventre creux: elle n'a pas le coeur à manger. On peut dire que son retour ne l'enchante guère, pas plus que la reprise d'un quotidien rarement enthousiasmant. C'est sûr, après 15 jours passés avec les enfants et l'effervescence liée à notre épopée, ce retour à la normale va la changer et la vie lui paraîtra bien calme. Mais c'est promis, elle reviendra à la Toussaint: il ne reste plus qu'à se montrer patient. Heureusement, la technologie est de notre côté, rendant possible les communications vidéo. Elle redoute que Sacha ne l'oublie, c'est vrai qu'il est si petit!

L'aéroport étant à une vingtaine de minutes de la maison, et l'heure étant matinale, le trajet se fait sans mauvaise surprise. C'est donc en temps et en heure que maman arrive pour faire enregistrer ses bagages. Nous n'avions cependant pas calculé un timing assez large pour lui permettre de prendre une consommation quelque part: le petit dej' est encore repoussé! A son retour, Tom est heureux de se re-glisser dans les draps. Ce ne sera pas long, mais ce qui est pris est pris! 

Fidèles à nos habitudes, nous déjeunons dehors. J'adore ça! Pour moi, c'est synonyme de vacances et de douceur. Les cigales sont déjà debout et bien en forme, c'est comme un avant-goût de paradis. Un paradis de courte durée, car à compter d'aujourd'hui, le luxe d'avoir une mamie bienveillante pour s'occuper des petits, c'est bel et bien de l'histoire ancienne! Il faut donc se relayer auprès des enfants afin d'éviter les bêtises et si possible les accidents! Thomas assumera cette tâche une bonne partie de la journée car mon sous-sol m'attend. Je ne suis pas plus emballée que ça d'y retourner, mais nous tenons le bon bout, ce n'est pas le moment de flancher. Je reprends donc sur le même Leitmotiv que les jours précédents: en-cartonnage, ménage et rangement. Ce n'est pas une mince affaire, mais en milieu d'après-midi, les enfants découvrent avec bonheur leur espace de jeu, propre et bien ordonné. Je leur explique qu'il faudra se montrer discipliné car l'endroit est vraiment grand et que j'aurai beaucoup de difficultés à y mettre de l'ordre quotidiennement.

Puis, Thomas prend le relais car il y a encore des cartons à trimballer dans la chaufferie: à croire que ça ne finira jamais! Pour moi, c'est l'occasion d'inaugurer la piscine. Les enfants sont stupéfaits que je les accompagne dans l'eau, car jusqu'ici, ils m'ont plutôt vue à quatre pattes entrain de nettoyer plutôt que batifoler dans l'eau! Mon Dieu que c'est bon de se détendre un peu! Je n'y croyais plus, mais ça y est, c'est arrivé: on a presque fini!

L'eau dépasse les 30 degrés. C'était une de mes craintes d'ailleurs. A Barisey, nous avions aussi une piscine. Beaucoup plus modeste que celle-ci, mais vu la rudesse du climat lorrain, nous l'avions équipée d'une bâche à bulles ainsi que d'une pompe à chaleur. Ici, rien de tout ça! Du coup, je m'étais dit que l'eau allait être cradouille et glaciale et que je n'y tremperai pas un orteil! Et en fait non! La végétation est très différente de celle de l'est de la France donc pas de feuilles et autres joyeuseries dans l'eau. Quant à la température, ce n'est rien moins que magique: une eau idéale sans recourir à des artifices de réchauffage! Qui l'eut cru? Je me délasse, je me prélasse... sans oublier de jouer avec Sacha qui se rappelle à mon bon souvenir.

J'assiste également Jeanne pour quelques longueurs. La minette fait de très petits mouvements de brasse, rapides et désorganisés, s'essouffle et sa nage prend des allures de noyade. Pourtant, elle a fait une année de natation. Je sais que seule l'assurance lui manque et tente donc de favoriser le petit déclic qui lui fait défaut. Très rapidement, elle gagne en aisance et en souplesse, ses mouvements sont plus coulés et harmonieux: elle nage pour de bon ma Petite Sirène. Forte de ce succès, elle va à l'endroit le plus profond, pour une série de plongeons qu'elle veut spectaculaires. Eva la rejoint dans son jeu: pour elle, pas de soucis, c'est une nageuse expérimentée.

La fin de la journée se passe ainsi, à goûter aux joies qu'offre le jardin. Dîner dehors également, et je m'étonne encore de n'avoir pas besoin d'enfiler des manches quand le soleil se couche. 

Et puis ce soir, ce sera l'apothéose! On dit souvent que patience et longueur de temps font mieux que force et que rage. Personnellement, j'ai du mal à m'approprier ce dicton: la patience, ce n'est résolument pas mon fort. Vous me direz, la force non plus ce n'est pas mon rayon! En revanche, la rage, ça je connais et je démarre au quart de tour! Mais là, le ciel nous a entendu et au moment d'aller prendre ma douche, qui sort cahin-caha? Et oui, c'est Tiah! Je la capture sans ménagement: hors de question qu'elle nous échappe encore! Le montage en carton ayant montré ses limites, Thomas se coltine plusieurs allers-retours vers le sous sol pour remonter quelques lourdes plaques en ardoise. Si la chatte arrive à bouger ça, c'est que nous hébergeons l'Incroyable Hulk! Le rituel de l'insuline va pouvoir reprendre, aussi contraignant qu'à l'accoutumée...

Malgré la détente du soir, nous n'avons pas passé la journée à chômer. Une fois encore, le sommeil ne se fera pas attendre...

Comments

[Aline]

Hum j'adore de vous lire, quelle grande aventure